J’avais entendu un peu de tout sur Sexy Killer. Bon film, film moyen voir pas terrible. Force est de constater que derrière un réel potentiel, le film est correct mais inégal.
L’actrice principale clairement s’amuse comme une folle dans un rôle déjanté, sympathique mais comme l’ensemble, assez inconsistant. Macarena Gomez ne manque pas de charisme, elle a un physique particulier qui sied bien au personnage, elle en rajoute une couche mais de manière maitrisée, de sorte à ce qu’elle ne tombe pas dans la gaudriole. A ses cotés forcément du coup, il y a un peu de fadeur. Alejo Sauras fait parti de ces derniers. Il faut alors aller du coté des seconds rôles pour tomber sur quelques bons morceaux, avec personnages farfelus et loufoques. Globalement il y a néanmoins un problème d’alignement sur le style du film. En dehors de l’actrice principale, les autres interprètes sont souvent trop sobres, ce qui les décalent de trop.
Le scénario est moyen. En fait l’idée de départ est solide, la scène d’introduction est d’ailleurs une belle réussite, il y a quelques gags qui fonctionnent bien, un rythme à peu près bon malgré quelques baisses de régime de temps à autre liées à un coté bavard parfois plombant. En revanche le film se disperse beaucoup trop, prend des orientations qui tombent un peu comme un cheveu sur la soupe (les zombis sur la fin), alambique inutilement sa narration, et manque de maitrise. Il lui aurait vraiment fallu plus de cohésion, un cadre plus déterminé, pour que le film puisse prétendre se poser aux cotés des Braindead, May, ou autre Shaun of the Dead, auxquels le film peut dans l’ensemble faire penser tour à tour.
La réalisation est en revanche solide. C’est un bon point, avec du dynamisme, un coté saccadé qui trouve ici une réelle justification, d’autant qu’il est efficacement utilisé. Sans atteindre la maitrise dans le genre d’un Alex de la Iglesia, Sexy Killer est l’œuvre d’un réalisateur compétent. La photographie est très colorée, légèrement tape-à-l’œil, ce qui va parfaitement avec le style du film et son ambiance. Les décors sont eux aussi d’assez bonne tenue, même si un peu plus de folie aurait pu agrémenter utilement un ensemble trop sage surement. Les effets horrifiques, nombreux sont bons, avec quelques petits ratés peu perceptibles qui apparaissent notamment sur la fin du film. Peu d’érotisme en revanche, malgré la séquence d’introduction et le titre du métrage. Enfin les choix musicaux sont intelligents. La reprise d’un classique des années 90 est particulièrement judicieux, mais dans l’ensemble la bande son est plaisante.
Je conclurai cette critique en disant donc que Sexy Killer se distingue par de belles qualités techniques, par une actrice principale judicieusement choisie, mais souffre indéniablement de son coté « gros délire ». Ce genre de film se doit toujours, derrière l’apparente folie, de faire preuve de la plus grande rigueur d’écriture, de la plus grande rigueur dans les dialogues, les gags… Là ce n’est pas le cas. Je lui accorde 3.