Le Syndrome de Stendhal est un film que j’avais vu il y a longtemps, avec un certain enthousiasme. Son revisionnage me laisse une bonne impression aussi, le métrage s’avérant scénaristiquement très bien mené, et étant, esthétiquement, très acceptable, même si Argento a déjà du mal avec les effets numériques !
Le métrage développe une histoire plaisante. Ok, le fameux syndrome n’est finalement pas au cœur du propos, mais l’histoire, violente, radicale, tranchant avec pas mal de films aux sujets approchants mais souvent consensuels ou tout dans l’excès visuel, est une réussite. Le métrage est sérieux, sans humour, sans concession, et c’est probablement le film le plus sombre de Dario Argento, lequel s’attaque ici aux déboires psychologiques de l’héroïne après une succession de traumatisme. Si les amateurs du réalisateur de gialli et de films fantastiques baroques seront sans doute un peu décontenancés, néanmoins ce serait dommage de bouder un métrage qui fait preuve d’une radicalité si marqué, en dépit de quelques séquences parfois superflus et prétextes. La fin saura surprendre pas mal de monde aussi !
Le casting est emmené par deux noms qu’on a pu revoir en collaboration sur un autre Argento, Dracula 3d : Asia Argento et Thomas Kretschmann. La première livre sans doute une si ce n’est sa meilleure prestation, dans un rôle sombre et torturé qui lui va bien, tandis que Kretschmann est percutant en fou séduisant ! Il apparait cependant peu, le film restant tout de même ultra-centré sur Asia Argento, et c’est logique vu que le métrage explore sa descente aux enfers mentale. Quelques seconds rôles assez tiédasses, avec des acteurs qui ne m’ont pas marqué outre mesure, si ce n’est, et cela malgré un rôle de 30 secondes, John Quentin, impressionnant de monolithisme que j’aurai bien vu dans des rôles de méchants ou d’officiers ultra-fermes !
Sur la forme le gros souci du film c’est clairement les images de synthèse moisies dont semble vouloir s’encombrer Argento. Je dis bien s’encombrer car elles sont strictement inutiles là où elles apparaissent, et sont très moches, et heureusement pas trop nombreuses. Le film possède pour le reste les qualités du metteur en scène : réalisation soignée, soins des décors, travail sur les ambiances, Le Syndrome de Stendhal est un film très propre. Quelques débordements sanglants un poil racoleur, et une bande son élégante mais finalement assez rare dans le métrage complètent les remarques que l’on peut faire sur ce film.
Même si j’ai adressé des reproches au métrage, il n’en reste pas moins qu’on tient là un film très propre d’Argento. Je ne crois pas qu’il s’agisse de son meilleur, mais indéniablement il s’agit de son plus profond scénaristiquement parlant, avec une approche psychologique structurée qui saura plaire à des amateurs exigeants, et pas forcément séduit généralement par le cinéaste. Je donne 4