Véritable curiosité barrée et atypique, Operation : Endgame est un film d'action satyrique sous fond de comédie improbable où se mêlent agents secrets bizarroïdes et scènes parfois incompréhensibles. À l'origine écrit par un jeune scénariste amateur en 2004, le script est ensuite remanié par un Sam Levinson, fils de Barry Levinson et auteur de Bandits et Panique à Hollywood. Pour la réalisation, c'est l'illustre inconnu Fouad Mikati qui s'en charge, apportant au film son lot de scènes d'action déjantées, de plans sexy et de giclées de sang inattendues. Le casting est aussi élogieux, avec à son compte les stars Ving Rhames, Jeffrey Tambor, Ellen Barkin, Emilie de Ravin ("Lost - les disparus"), les comiques montants Robb Corddry et Zach Galifianakis sans oublier les diablement sexy Maggie Q et Odette Yustman (vue récemment dans Unborn). Filmée en huis-clos, l'intrigue se situe dans un bunker aménagé où s'affrontent deux équipes d'agents secrets, l'une démarrant les hostilités pour une raison au début inconnue. Tout va très vite et nos très chères stars se font rapidement éliminées, se transformant alors en cameos sympathiques. Bourrin, satyrique, irrévérencieux et sans pitié, Operation : Endgame peut en déconcerter plus d'un à cause de son ton décalé et de son scénario plus ou moins étrange. Car, outre son pitch simple d'affrontement violent, le long-métrage reste avant tout une comédie acerbe sur le système américain avec en particulier des théories plausibles sur la défense du gouvernement. En somme, ça passe ou ça casse. Ainsi, ne vous attendez pas à rire aux éclats ni à vous extasier devant un enchainement non-stop de plans post-Matrix... Bien au contraire, attendez-vous plutôt à une comédie noire, hybride, plutôt bien foutue, sans aucune concession et surtout sacrément fendarde, ne serait-ce que pour les frasques de Robb Corddry, les combats virulents entre des personnages insensés ou encore les apparitions (terrifiantes) de Zach Galifianakis, parfait en tueur de l'ombre diabétique et sympathique.