Film très bizarre ; je n'ai pas tout compris. En même temps, le cinéaste ne nous aide pas vraiment pour que l'on comprenne quoi que ce soit ; il ne donne pas d'indices, pas de pistes (ou alors minimes). Il n'y a pas d'histoire. Le film, s'il y a film, réside dans l'esthétique et l'hommage aux grands de cet art, le septième art : Truffaut Pasolini, Rossellini, Orson Welles, Mizoguchi, Carl Theodor Dreyer et on en passe … Pas de dialogues, pas d'histoire ; le vide. Un vide comblé par quelques "visages" tel Jean Pierre Léaud, Fanny Ardent, Jeanne Moreau, ou Nathalie Baye, quelques vestiges de la Nouvelle Vague. Mais une jeune actrice (Laetitia Casta) qui veut faire son film, malgré tout. Le film pousserait-il l'hommage jusqu'à dire que ces "visages" ont tout fait, qu'il n'y a plus rien à faire si ce n'est de les filmer, de les mettre face au miroir, face à leur gloire mise en abyme ? Ou bien pousserait-il la «leçon» des grands maitres à son apogée, c'est à dire, mettre le cinéma au plus près de la réalité du temps (sic), avec toujours ce côté poétique ? Peut-être les deux. En tout cas, le film fait son petit bonhomme de chemin, juste par la beauté de ses images silencieuses. Je n'ai pas tout compris, mais n'est-ce pas là l'objectif du cinéaste ? Comme Godard et son manifeste A bout de souffle innovait en son temps, il y a 50 ans, Tsai Ming-liang propose-t-il un nouveau chemin à explorer pour le cinéma de demain ? Le film serait passéiste (par l'hommage) et futuriste (par l'innovation) pour mieux faire l'éloge de la réalité du temps présent.