LAPD, protéger et servir est un film méconnu qui se fait démonter par la critique à peu près partout (c’est-à-dire peu d’endroits) où on en parle sur le net. Visiblement, malgré le casting, même aux US on préfère l’éviter.
Seule réalisation de son réalisateur, un réalisateur qui a une carrière d’acteur plus fournie mais aussi très limitée, ce film souffre d’abord d’un travail formel catastrophique. Le fond est convenu c’est vrai, avec cette histoire de corruption déjà-vu, sans réel surprise, avec un peu d’humour parfois et une certaine méchanceté aussi. Le film semble ne pas toujours savoir quel chemin prendre, même si au final c’est un film qui se veut réaliste et violent. Le souci c’est que souvent on frôle le Police Academy avec des situations loufoques involontaires. La scène qui m’a le plus marqué reste celle du SDF et du policier obèse. C’est affligeant ! On a vraiment du mal à imaginer un policier en uniforme faire 150 kilos et poursuivre les voleurs ! Et c’est vrai que les dialogues sont souvent insipides ou drôles malgré eux.
Vous l’aurez compris, ce film est plein de maladresses sur le fond, mais avec un rythme honorable, et une fin bien méchante, ça pouvait encore passer. Mais la réalisation est une vraie plaie. La scène d’ouverture est énorme de ridicule et d’amateurisme. Des policiers qui s’avancent à 50 centimètres des fusils d’assaut des méchants et qui s’étonnent de mourir, un montage chaotique avec la vigueur d’un escargot estropié, des méchants et des policiers qui tiennent leurs armes comme dans une partie de laser game, un gars qui parvient à se tirer une balle dans la tête avec un flingue aussi long qu’une carabine 22 long rifle, bref, c’est totalement raté. Heureusement certaines scènes d’action font un peu plus pros par la suite, mais s’il y a moins d’incohérences, le montage saccadé est malheureusement toujours là. Heureusement, c’est assez violent, et il y a quelques effets pyrotechniques corrects, de sorte qu’on peut se laisser prendre au jeu avec une certaine bonne volonté. Après les décors c’est digne d’un épisode d’Hooker, les uniformes font pas crédibles, la photographie est pâlichonne. On se croirait réellement dans un vieux film des années 80 plutôt que dans un film du début des années 2000.
Quant au casting, et bien il est lui aussi très années 80 ! Voir Marc Singer héros d’un métrage de 2001, c’est assez cocasse. Non, parce qu’entre Madsen qui s’offre dix minutes d’apparition, Dennis Hopper qui s’offre cinq minutes dont 4 à faire des briefing à ses hommes, et Charles Durning qui traverse le film d’un fauteuil à l’autre, il ne reste que Marc Singer, bien que lui aussi, à 53 ans mais en paraissant dix de plus, n’est pas vraiment très crédible. Après il joue pas mal, et puis son air vieilli colle assez bien à son rôle de flic désabusé qui va tenter de sauver son honneur et celui de la police. A ses côtés le jeune Steve Bacic, assez fade mais honorable.
Je ne vais pas être bien long pour conclure, juste pour dire que LAPD protéger et servir est un film sans doute plein de bonnes intentions mais qui souffre de l’incompétence certaine de son réalisateur, d’un scénario trop incohérent et trop convenu, et d’un casting totalement sous-utilisé. Malgré quelques flambées de violence et une fin anti-consensuelle, je n’ai pas été très enthousiaste au visionnage. Mais bon, prenant en compte les quelques points corrects, le fait que c’est un premier film réalisé sans le sou, et qu’il y a une réelle générosité, je donne 1.5