Le premier quart d’heure, l’arrivée de William Blake dans l’Ouest, est très jouissif, le cinéaste jouant sur le décalage entre l’attitude de ce blanc-bec bien apprêté et les rudes réalités de l’Ouest Américain. Mais, rapidement la présence de la mort se fait sentir, et elle hantera le film jusqu’au bout. Dès la fuite du personnage principal, le film change de ton et se meut en une balade, une errance, que les moments de violence viennent à peine ponctuer. Le film, un « western » dont il n’épouse aucun code, prend une dimension poétique et mystique, servi par une superbe photographie en noir blanc, desservi par une musique trop envahissante d’un Neil Young que l’on a connu plus inspiré. Il est facile d’en tomber sous le charme, même si l’on frise à quelques reprises l’ennui.