« Que c’est bon la damnation. »
Très mal joué à l’exception de Carole Bouquet, très mal doublé surtout par les interprètes eux-mêmes, ce Bon Roi Dagobert a néanmoins le mérite d’offrir un cadre historique particulièrement bien reproduit. Si l’on prend la peine de passer outre le principal défaut que je viens de citer et outre également un scénario prétexte, on devra reconnaître que cette coproduction franco-italienne, comme les années ‘80 en enfantèrent encore en forme de chant du cygne, n’est pas complètement ratée non plus. Rappelons-nous du Bon Roi Dagobert interprété 20 ans plus tôt par un Fernandel en-dessous de tout, soutenu par une kyrielle d’acteurs et d’actrices pourtant bien en vue et qui était, lui, d’un niveau proche du zéro absolu.
Ce film est donc un sacré paradoxe. Ainsi, la musique du générique (chantée en latin) et thème récurrent de la BO est particulièrement enlevé tandis que le reste de la musique du film est criarde et insupportable. Les dialogues sont vulgaires et le scénario mal découpé mais la reconstitution historique, impressionnante, dans les objets, les mœurs et les conditions de vie, jusque dans la pratique du latin, est quasiment parfaite, si l’on excepte l’évocation de la France (terme inconnu au VIIème siècle) des Mameluks et des califes. La présence au scénario de Gérard Brach, par ailleurs co-scénariste de Jean de Florette (Claude Berri, 1986) et du Nom de la Rose (Jean-Jacques Annaud, 1986 aussi), explique sans doute ce sursaut de qualité et de finesse dans un océan de grossièretés (volontairement?) provocantes.
Au final, on peut se demander l’intérêt d’un tel film qui, pourtant, à bien des moments, pouvait offrir des pépites d’humour, d’histoire et de second degré.