« Ah si j’étais une mouche, j’aimerais bien savoir ce qui se dit ». « Je préfère une soirée en petit comité plutôt que des soirées avec trop de monde ; en général, les gens parlent pour ne rien dire ou ont des conversations futiles ». Je partage ce dernier point, que ce soit de grandes réunions familiales, ou amicales, il est impossible de parler à tout le monde, surtout à table. On s’adresse à ses voisins immédiats, quand plus loin, on aimerait se mêler à un autre groupe de conversation. Conversations qui fusent, qui s’entremêlent, qui s’entrecoupent, qui s’entrechoquent pour lesquelles on sourit béatement, on opine du chef tout en essayant de capter ce qui se dit à côté, on écarquille des yeux alors qu’on n’a pas tout compris. Bref, parfois on en ressort vidé et avec un mal de tête. Je crois avoir résumé le film de Sophie Letourneur dont j’ai accepté l’invitation « La Vie au Ranch » Film pour lequel, je n’étais pas vraiment spectateur, mais la fameuse mouche, sauf que là, je butinais de conversation en conversation sans me soucier de ce qui se disait réellement. Je captais ici et là mais ne faisais aucun effort pour m’attarder sur un sujet précis. Et si c’était le propos de Sophie Letourneur ? Me plonger dans un groupe d’étudiantes qui caquettent, qui piaillent, qui jacassent, qui fument et boivent tout simplement sans se préoccuper de ce qu'elles bavassent. Film assourdissant, cacophonique, authentique qui aurait mérité un format moyen métrage. Une expérience loin d’être désagréable mais que je ne renouvellerai pas. Faut que jeunesse se passe…