La Vie au Ranch (Sophie Letourneur)
Hyper-réalisme et hyper-complaisance / Un film à trois francs Siksou.
La vie au Ranch, c’est une bande de filles d’une vingtaine d’années, qui squatte un appart’, «Le Ranch ».
Entre paquets de clopes, bouteilles de vin, conversations vides, commérage, séchage de cours, histoires de cœur, et histoires de cul, Sophie Letourneur nous montre la vie de ce groupe de copines et son cheminement vers la dissolution.
Rappelez vous d’une fois où vous avez été invité par un(e) ami(e) à une soirée chez un(e) de ses potes… vous ne connaissez personne, ils crient, ils rient, parlent tous en même temps, vous ne comprenez rien, leurs conversations sont vides. Ca y est vous y êtes ? Bienvenue au Ranch !
La réalisatrice montre la vie de ce groupe au travers de la banalité nous laissant voir tout …surtout ce dont on se fout. Tout ce qu’on tendrait à éllipser elle nous le plante sous les yeux! Spectacle assez insupportable dans sa globalité.
Sophie Letourneur semble tout à fait satisfaite de la banalité de ce que son film raconte «Ce sont des filles sur un canapé qui fument et qui boivent de l’alcool » dira-t-elle dans une interview, et c’est précisément ça qui agace : le film n’a pas d’action claire, et c’est revendiqué. L’histoire n’avance pas, elle ne nous est pas racontée, (si histoire il y a) elle est montrée, et ça… faut aimer.
Le problème de ce film aux faux accents Nouvelle Vague c’est qu’il se complait dans son style sans chercher à en faire plus ; certes c’est réaliste, certes on y croit, mais est-ce une finalité ? On aimerait voir ce que ça pourrait donner avec un scénario comportant des enjeux plus conséquents. Son manque de dynamisme et de substance scénaristique achève de le rendre indigeste, certains aimeront, beaucoup s’ennuieront, d'autres encore tenteront de mettre fin à leurs jours pendant la projection (cas minoritaire mais probable).
Ce film sera peut-être plus appréciable dans quelques années voir quelques décennies, le temps pour le public de prendre du recul par rapport aux personnages qui seront alors comme fossilisés par le temps.