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Ykarpathakis157
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1,0
Publiée le 23 juin 2021
36 Vues du Pic Saint Loup est le dernier film et on espère peut-être le dernier du réalisateur français Jacques Rivette de la Nouvelle Vague française. Son intrigue mince a pour toile de fond un petit cirque itinérant qui joue devant des salles vides. L'acteur italien Sergio Castellitto incarne Vittori un homme qui s'arrête et aide Jane Birkin qui joue la comédie toujours aussi mal que d'habitude. Vittorio suit le cirque de ville en ville pendant une semaine et une timide romance se développe entre lui et Kate. Comme d'habitude le film de Rivette est un mélange de comédie, de drame, de romance et de rêveries abstraites sur les mystères de la vie avec un minimum d'action et un minimum de dialogues souvent obtus et artificiels. La distribution comprend de nombreux habitués qui sont apparus dans les films précédents du réalisateur. Un film pour les admirateurs de ce réalisateur avec son rythme langoureux qui ce sera plus que suffisant pour les satisfaire. Pour les autres en revanche ce film peut s'avérer trop lent et ennuyeux...
(…) une certaine grâce parfois, mais sans que le film sorte jamais de la représentation théâtrale dans laquelle il semble se complaire. On a connu Jacques Rivette plus inspiré.
SOUS LE PLUS PETIT CHAPITEAU DU MONDE. La caravane passe et les clowns sont tristes. Un spectacle bien pauvre ou les lions ne rugissent même pas. Rivette s'enfonce.
Malgré quelques scènes sympathiques, l'ensemble est terriblement ennuyeux. Les acteurs se débattent avec un jeu timide et engoncé au milieu d'une intrigue décousue dont on se désintéresse peu à peu. Aucun effort notable de mise en scène. On a l'impression que Rivette se demande pourquoi il tourne.
J'ai vu un film... jusqu'au bout alors que mon envie était de m'arrêter en cours de route... Je dois l'avouer, malgré l’attachement que les comédiens m'ont procuré, malgré la subtilité et la nature des dialogues, je n'ai jamais été pris par l'enjeu de la relation, la compréhension des motivations et les scènes s'enchaînent sans lien fort entre elles... Et tout est trop long...
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2,5
Publiée le 28 février 2012
Metteur en scène exigeant et anxieux, Jacques Rivette nous revient en 2009 avec une comèdie dramatique insaisissable faisant la part belle à ses acteurs! On suit durant 85 minutes les tourments de Jane Birkin que tente d'exorciser Sergio Castellito! Julie-Marie Parmentier et Jacques Bonnaffè font ègalement partis de la vie de ce petit cirque à proximitè des communes de Cazevieille et de Saint-Mathieu-de-Trèviers, avec peu de monde pour venir apprècier son numèro du fouet et ses clowns tristes! Pas le meilleur film du rèalisateur mais une exploration rivettienne où tout est jeu et amusement! Alors à ceux et celles qui acceptent de jouer avec ce joli petit monde, les autres lâcheront prise et iront plutôt admirer le pic Saint-Loup...
Un petit exercice en forme d’intermède de Jacques Rivette pour ce qui est peut-être son testament cinématographique. En une heure et vingt minutes, il nous conte une histoire triste, centrée sur un petit cirque où les ombres du passé viennent obscurcir le présent et l’avenir des uns et des autres. Autour de la figure centrale de Jane Birkin lumineuse (son dialogue avec le disparu dans le cimetière est parfait de pudeur et de dignité), tous les comédiens sans exception (dont Sergio Castellitto et Mickaël Kaspar) sont impeccables, dirigés de main de maître par Rivette dont ce n’est pas le moindre talent. L’histoire est linéaire, d’une simplicité exemplaire et nous parvient peu à peu, révélée par les différents protagonistes… histoire d’amour, de famille, de haine… histoire de vie et de mort, de passion et d’espoir aussi car la fin offre des perspectives ouvertes. La métaphore du cirque est explorée avec une originalité sans précédent et les images sont pures, parlant davantage que les dialogues pour nous mener au cœur de ce drame touchant et poétique.
Moi qui habite proche du pic saint loup, j'aurais mieux fait de ne pas y habiter, au moinsje n'aurais pas perdu de temps sur ce film !! Traine, traine en longueur !! Les décors ne rattrappent rien du tout
Certes ce n’est pas le meilleur Rivette, mais ça reste un bon film (pour les amateurs, « ne touchez pas la hache » passe mercredi soir sur Arte) On y retrouve son goût pour le théâtre et la mise en abyme… et même si tout cela semble un peu artificiel, Sergio Castellito est for-mi-da-ble !
Il se joue toujours quelque chose de passionnant lorsqu'un cinéaste expérimenté, précédé d'une réputation fameuse, sort un nouveau film. «36 vues du Pic Saint-Loup» (France, 2009) de Jacques Rivette présente l’économie formelle d’un film d’auteur aguerri. Rivette plonge à l’essentiel et fait se recouper les effets d’image du cinéma avec les jeux d’espace et d’identité du cirque. L’histoire de ce Pic Saint-Loup partage avec les premiers courts-métrages (type «Le coup du berger») une idylle amoureuse et alambiquée entre une femme et un homme. Toujours, une femme est infâme. Si c’est là l’affaire de Godard, Rivette de son côté pense, voit et entend la femme comme une figure délicate, telle une présence abandonnée en bord de route. Il faut l’apparition d’un homme, vêtu en Prada et conduisant une décapotable, pour qu’elle poursuive son trajet, pour qu’elle accomplisse sa guérison psychologique. Cet homme, un italien flâneur, Vittorio, en quête perpétuelle, s’éprend d’amour pour Kate, tombée en panne en bord de route. Après l’avoir secouru, comme un Brialy eût secouru les jeunes premières de la Nouvelle Vague, il se lie d’amitié avec les membres du cirque que Kate rejoint. La présence de ce riche italien dans un pauvre théâtre forge le cliché d'une grandeur et décadence d’un petit commerce de spectacle. Les idylles et leur expression maladroite, que l’anti-jeu des acteurs affirme comme obsolète, couvrent une fable plus grande encore, celle du cinéma et de ses traversées. L’intrusion de cet homme d’argent -figure du producteur- dans l’activité d’un théâtre rappelle le fonctionnement économique en vigueur dans le cinéma industriel. Rivette laisse apparaître, comme une douce épiphanie, cette logique de l’art cinématographique, logique qui articule sans rien privilégier : mécanique des corps, impératif financier et projet esthétique. Les vues de Rivette, aussi élémentaires que les vues de Lumière, cerne avec une belle concision la morne réalité pragmatique du spectacle.
C'est un film très beau, drôle, burlesque, qui traite pourtant des choses de l'âme, de la couleur, de la tristesse, des rapports entre l'homme et la femme, entre la femme et son passé, entre son dehors et son dedans. C'est un film très juste, par son tempo, son manque de pathétique, sa maturité et la maturité de ses personnages, par son humour qui n'est pas décalé. Jane Birkin est phenomenale (dans les deux sens du terme), elle nous passe une inquiétude existentielle, un mystère: de la tristesse, de la femme, de la beauté de la vie. Sergio Castellitto est l'inquisiteur de ce mystère, le philosophe qui veut comprendre mais aussi celui qui joue (ou est?) le Don Quichote a sang chaud. Il est extraordinaire aussi. Ce film n'est pas un Rivette mineur, mais essentiel: l'amour fou est bien la, sur la scène et dans les coeurs, passé et présent.
Irréprochable sur le plan technique. Un petit cirque itinérant, un grillon qui lui court derrière... Les pics, la verdure où courent et stationnent ces aventuriers du lendemain, le traumatisme de la dame face au Milanais de passage... J'ai eu du mal à avaler ce drame d'un papa hostile aux attirances filiales. L'intérêt est maintenu grâce au tandem contrasté Birkin/Castelitto, les histoires d'assiettes aussi... Parce que l'insolite, le laconique, c'est agréable un moment, mais si viennent se greffer, sur une base académique, les grosses ficelles du théâtre, ça finit par sonner le creux.
Sans doute film le plus court de Rivette, ces 36 vues donnent l'impression d'un divertimento (il avait appelé ainsi la version courte de la Noiseuse), clin d'oeil cinématographique à l'univers du cirque, du théâtre, le petit monde de Renoir etc... La mise en scène est toujours d'une grande élégance, avec des mouvements d'appareil d'une précision et d'une intelligence passées de mode qui rendent les scènes mêmes maladroites magnifiées par les plans séquences. Mais il est vrai que le film pâtit d'un scénario un peu factice. Le secret cher à Rivette, un accident de cirque qui engendre la mélancolie de Kate (Birkin, toujours touchante off course) et puis le remède, un mystérieux italien qui va recréer l'évènement pour en finir avec son sortilège. Là où d'habitude le temps permettait de déployer les motifs dans des circonvolutions ténébreuses (Touchez pas la hache pour ne citer que le précédent et magnifique film de Rivette), ici tout est condensé. Et le souffle finit par disparaitre dans les dialogues signifiants de Bonitzer, dans une photo qui ne parvient pas à magnifier le soleil de midi, dans le déroulé un peu plat des ingrédients... Mais il faut laisser sa chance au film (j'aime souvent mieux les Rivette au 2e visionnage)...