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Un visiteur
4,0
Publiée le 14 septembre 2009
Hahaha lalanne toujours aussi desopilant. Dommage qu'il ne produise rien, ça augmenterait notre PIB. En tout cas sa critique ne me donne pas envie de voir le film: on sait bien que plus ca va et moins Birkin parle la francess. Ni d'acheter son mag qui me fait bobo la tete. Ma critique d'un film que j'ai pas vu, que j'irai pas voir, et auquel je donne trois etoiles pour faire remonter la moyenne sur deux critiques spectateurs. Car je respecte l'énergie et l'envie de ceux qui ont fait un opus - heu une opuch, comment c'est qu'on dit dans la france? dejà?
Les Inrockuptibles - Jean-Marc Lalanne
Barème AlloCiné : Rivette met en écho de façon superbe son texte de théâtre (...) Le film est maigre mais profond, profondément hanté même (...) L'art du cinéaste ne s'est jamais montré autant à nu, et donc particulièrement touchant.
Jamais l’empêchement de Rivette à démarquer le cinéma de la dramaturgie du théâtre n’a été aussi fort que dans cette histoire se déroulant dans un minuscule cirque itinérant. Histoire, le mot est bien grand, disons tour de piste qui permet à quelques personnages de sortir de leur fatalité. À l’image de ces clowns qui se débattent interminablement dans un numéro lugubre et jamais achevé, revenant en boucle comme une scène obsessionnelle, ou à l’image de cette femme (Birkin) qui, après des années d’éloignement, retrouve le cirque de sa jeunesse pour solder un drame qui la hante. Mais à force de réduire les personnages à l’essentiel, ceux-ci perdent leur substance et semblent empêtrés dans un naturalisme étouffant. À peine quelques sourires de Birkin arrivent à percer l’armure, au point où ils en deviennent hyper-réels. Il y a là de l’esthétique, c’est certain, et on essaye de l’éprouver avec honnêteté. Sauf qu’à l’époque où la vie n’est plus évoquée que dans la violence du trash, où des cinéastes comme Audiard se voient accordés par la critique une démarche politique, on ne peut s’empêcher de penser à quel point tout cela est daté. Il reste alors le geste cinématographique, un peu comme un acte obstiné. Et rien que ça mérite le détour et le respect.
On a connu Jacques Rivette plus inspiré que dans cette interminable fable bucolique sur le sens de l'amour et de l'art. De clowns tragiques en lunes voilées, tout est symbole parcourant à petit pas l'ensemble de l'oeuvre, quelquepart perdue dans un fatalisme lumineux. Jane Birkin y traîne sa voix déchirée et Castellitto son regard morne dans les coulisses d'un cirque oublié, abandonné par l'absence du Monde. Rivette parle de son amour pour la forme artistique, le geste et le sens d'un langage créatif qui, même dans l'invisibilité et l'intimité, créé les hommes et les femmes. Son film a pour grande qualité de ne pas être autre chose que ce qu'il est ; mais il a aussi pour inconvénient de ne pas être grand-chose au-delà de son léger propos tragique et humain. Soit un petit cirque à propos, grave et rose à la fois, mais lassé par l'absence d'un Rivette esthète, lassé d'être si répétitif, naïf, et futile.