Nathalie dans l’enfer nazi est un film qui exploite un genre bien connu du cinéma bis, avec des méchants Nazis, une tortionnaire sadique, des victimes… bref, la panoplie habituelle peu prometteuse. Bon, au final je vais plutôt être gentil avec ce film qui évite le racolage, et qui s’avère pas si mauvais si l’on tient compte des moyens ridicules du réalisateur ! C’est bien simple, il y a une scène qui résume tout ! Vers la fin un type court et dérape sur l’herbe probablement humide et manque de tomber, il se rattrape in extremis, et la scène a été gardée ! Donc on sent que financièrement deux prises c’était beaucoup pour si peu !
Le casting n’est plutôt pas si mal ! Jack Taylor est sobre et c’est un acteur plutôt charismatique et qui pour une fois dans le genre colle assez bien au type allemand (et non italien !). A ses côtés Patrizia Gori ne se dévoile pas énormément, ou pas souvent, mais elle joue honorablement, elle qui est quand même une spécialiste du genre ! Jacqueline Laurent manque pour sa part de charisme, de poigne, elle est peut-être un peu frêle pour ce rôle musclé et sadique ! Autour de ce casting principal quelques seconds rôles moins connus, issus souvent du cinéma Z français comme Rudy Lenoir, et de quelques acteurs issus du porno, comme Alban Ceray et Claudine Beccarie (mais seuls les plus attentifs les reconnaitront !).
Le scénario est typique du genre : une fille sympa est enlevée par des nazis, subie des tortures et sert de prostituée en quelque sorte à des méchants officiers ! Un d’eux surnage, et elle tombe amoureuse ! Assez convenu, il faut le dire, l’histoire est assez molle ! Le canevas reste très limité, et malgré quelques séquences qui tentent de relancer l’intrigue (le souper par exemple), Nathalie dans l’enfer Nazi reste étonnement sobre. Pas d’horreur, des tortures très soft, de l’érotisme basique, finalement Nathalie c’est plus une histoire d’amour impossible, un choix respectable mais traité de façon très convenue, par un Alain Payet qui semble un peu handicapé de ce choix ! Après ça se laisse suivre, mais vu que le film dure 1 heure 40, à la limite il aurait pu être un peu compressé et on n’aurait pas eu un ressenti aussi net dans les longueurs.
La réalisation comme je l’ai dit se débrouille honorablement en tenant compte du budget ! Payet ce n’est pas un génie, mais il arrive à pondre ici quelque chose de supportable avec rien ! Sa mise en scène est d’ailleurs un des rares atouts formels du film, car sinon c’est : un château pas du tout allemand, des intérieurs minimalistes, très peu de figurants, une photographie cradingue ! La réalisation sauve les meubles, et la musique, à grand renfort de violons pleurnichards arrive à accompagner plaisamment le drame qui se joue.
Nathalie dans l’enfer nazi est film finalement asse sympathique par les choix improbables qu’il prend pour un film de nazisploitation. Peu racoleur, peu tapageur, le métrage de Payet est une sorte de tentative maladroite de lier une histoire plus traditionnelle d’amour impossible à un pur genre de série Z ! Surprenant plus que convaincant, mais un film qui mérite quelques encouragements. 2.5