Un projet qui a eu bien du mal à aboutir, entre un casting qui a pas mal tâtonné suite à de nombreux refus, et un scénario qui a dû être réécrit lorsque "Avengers" a été annoncé. Dans de telles conditions, il arrive parfois que le projet se bonifie, mais le plus souvent il est rare d’obtenir quelque chose d’inoubliable. C’est le cas de "Captain America : first avenger". Non pas qu’il soit mauvais, loin de là. Mais quand un titre se focalise sur un héros Marvel alors que celui-ci se fait voler la vedette par le méchant de service, ça fait un peu désordre (excellent Hugo Weaving). Pourtant, je ne vois pas bien quoi reprocher au film de Joe Johnston. Comme dans tous les premiers épisodes des personnages Marvel, la présentation du personnage est détaillée, ce qui fait que les scènes d’action ne constituent pas l’élément principal de ce long métrage. C’est ainsi que nous assistons à la naissance de ce super héros dans les années 40, époque à laquelle ce personnage est apparu dans la bande dessinée. Je n’ai jamais été un fervent admirateur de l’univers Marvel, mais il me semble que l’esprit est bien là. Années 40, bande dessinée : c’est justement ce qui ressort de cette réalisation, avec une mise en images vintage tout en gardant un aspect BD, le tout saupoudré d’un peu de fantastique en supplément du rôle-titre. Et c’est ainsi que nous retrouvons plus ou moins quelque chose de ressemblant à… "Indiana Jones : à la recherche de l’arche perdue". C’est la Seconde Guerre Mondiale, et les allemands veulent enfoncer le clou pour gagner définitivement cette guerre. Pour cela, rien de mieux que de mettre la main sur un objet contenant la force divine. Sauf que ce n’est pas Indiana Jones qui est là pour s’interposer, mais bel et bien le premier vengeur Marvel : Captain America, interprété par un Chris Evans fraîchement "anabolisé". Cet acteur est finalement à la hauteur de l’événement, sans toutefois atteindre le niveau de charisme de Robert Downey Jr dans le rôle d’Iron man. La palme d’interprétation revient donc à Hugo Weaving en prêtant des traits machiavéliques à son personnage, avant que les maquilleurs ne lui fassent une tête que nous ne sommes pas près d’oublier. Il va sans dire qu’il a été mis en scène de façon magistrale, équipé de son véhicule unique en son genre et de sa tenue qui va dans le sens de la psychologie du personnage. Et quelle prestance il a ! A y réfléchir, on dirait bien que c’est lui qui a bénéficié du plus grand soin dans la mise en scène. Au final, on ressort de ce film sans être véritablement enchanté, mais pas déçu pour autant, bien qu’on puisse déplorer quelques petites choses ici et là, comme le fait de prendre des militaires pour des idiots lors de la séquence du drapeau alors qu’ils ont été au préalable triés sur le volet. Il n’empêche que "Captain America : first avenger" est un début prometteur concernant ce super-héros. Affaire à suivre donc…