Le film est abordé selon un parti pris intéréssant quant à l'histoire éditorial du personnage. Il est vrai que de mettre en scène d'emblée un super héros qui affiche une bannière étoilée sur son torse, partant à la guerre contre les méchants allemands, l'exercice est compliqué à accomplir sans tomber dans une espece de ringardise nationaliste et chauvine. C est un peu le cousin américain de Super Dupont. Du coup, les auteurs de ce films ont décidé de coller à une histoire parallèle à celle, fictive de Captain america, en mettant en scène , en sublimant, l'histoire éditoriale du personnage qui créait justement le malaise.
Si on revient un peu en arrière, Captain America a été crée par Jack Kirby et Joe Simmon. Il frappait déjà Adolf Hitler dans les pages de comics book avant même que les Etats – Unis, se défendant alors de tout interventionnisme ou ingérance, n'ait eu l'idée même de s'attaquer à l' Allemagne Nazi, frontalement du moins. Du coup le personnage originel de Captain america traduisait certainement une opinion politique ou une certaine idée de l'engagement à l'époque mais en aucun cas le sentiment dominant de l'opinion publique américaine d' alors. Il représentait un héro de guerre, un idéal certainement, mais pas l'idéologie d'un pays curieusement.
Cependant, les symboles etaient bien là et après la guerre ce fut une toute autre histoire. Jack Kirby et Joe Simon sont de plus en plus écartés de leur personnage, et les nouveaux auteurs en font le cliché que l'on voit en lui désormais, une allégorie d'une amérique triomphante, ingérante, nationaliste,arrogante, bref, un héro pour pecno qui va défourailler les méchants communistes au nom des valeurs de l' Amérique. Vu que le sentiment dominant allait dans ce sens à l'époque aux Etats Unis, en pleine guerre froide et en plein Maccarthisme, Captain America devient alors un symbole ringard et fascisant.
Et le film évacue ce problème très subtilement, et de manière très ironique pour se réaproprier le personnage. Beaucoup de 2nd degré.Après un acte héroique, qui donne la stature au héros, celui ci devient un pantin en collant (le costume originale d'ailleurs qui devient complètement ridicule à l'écran et qui justifie la transformation du personnage par la suite) qui n est bon qu'à pondre de la propagande pour mendier des fonds aux citoyens américains. Mais le Héros se sent mal dans ce rôle et il prend la tangente pour aller sauver son ami (Bucky Barnes).
Tout comme les auteurs ont repris Captain america dans les années 70, en gommant purement et simplement les années anti communistes et nationalistes 1er degrès du personnage dans les années 50/60, en expliquant qu'en fait le vrai captain america avait été congelé vers la fin de la guerre à l'occasion d'un dernier acte héroique ( on peut meme penser à une parabole avec la guerre froide, le héro etait endormie dans la glace, tout comme les etats unis pétrifiés par cette étrange guerre). Et il en ressort d'autant plus fort moralement et héroique, son look et son nom garde une signification légendaire car figés dans le temps, et il soude les vengeurs, déjà existant mais encore fragiles, autour de lui et de sa personnalité, de son aura d'ancien combattant en quelque sorte.
Et le film traduit bien ce passage, sans passer par le stade de la congélation de prime abord, en confrontant le personnage à la réalité des combats et du moral des soldats au front. Le côté ridicule et propagandiste de son nom s' efface devant la valeur de ses actes et de son courage.
Si cette phase de transition etait nécéssaire, il n'en demeure pas moins que le film fait du coup très foutraque. Après le passage que je décris ci-dessus, on dirait une bande annonce de ses aventures. On voit plein d'actes héroiques dans tous les sens mais pas de vraie histoire. Les dialogues deviennent neuneus, on ne comprend plus tellement ce qu'est le cube cosmique, on se perd un peu dans les actions avec une 3D définitivement inutile et gênante par moment. Il est compréhenssible que l'on critique l'acteur qui joue Captain America, mais en fait, j'ai bien reconnu le personnage que l'on voit dans la BD, qui a peu d'humour (c est d'ailleurs ce qui crée une dynamique avec Stark dans les vengeurs) mais un grand sens moral à la limite du ridicule parfois. On rigole pas mal devant les répliques du général incarné par Tommy Lee Jones, impeccable. Ce film est très frustrant en fait. Pas nécéssairement mauvais mais frustrant, on a envie de voir les capacités du super soldat que l'on voit dans le très bon annimé « the Ultimate Avengers » qui tient courageusement tête à Hulk pour sauver ses camarades. Mais non, c est un héros de film d'action des années 80 à peine amélioré c est tout. Et je ne parle meme pas de la scène finale, qui peine à créer une intensité dramatique et qui paraît surtout grotesque et absurde, quant à ce que l'on peut attendre d'un super héro.
Quand je pense que « the Avengers » sort l'an prochain, j'ai un peu peur, Car j'aime beaucoup le