C'est un conte belge naïf et charmant, avec des situations cocasses, des dialogues pétillants, des acteurs qui rayonnent, des camionneurs et une histoire d'incertitude amoureuse un peu trop compliquée. D'un côté, l'ex-mari réclame son retour au foyer ; << Je ne peux pas vivre sans toi, je m'en suis rendu compte. >> , avoue-t-il un peu honteux à sa femme, les yeux en forme de coeurs discrets. De l'autre côté, il y a l'alcoolique inconnu, rencontré au détour d'un accident ; << Tu es mon horizon >>, lui clame-t-il la tête baissée, comme gêné d'avouer ses faiblesses du coeur, lui, le viril gaillard à qui personne ne saurait résister. Ainsi Matty, au centre du problème, devra-t-elle choisir. "Moscow, Belgium", aussi anecdotique soit-il, a une manière de raconter une histoire prémâchée qui, d'emblée, le sort de toutes catégories pré-existantes. A la fois comédie existentielle, drame familial et romance humaniste, le film impose un ton mêlé de tout et de rien, muni d'une légèreté et d'un charme qui fera assurément fondre les coeurs les plus hostiles. "Moscow, Belgium" est une oeuvre belge bourrée d'humilité, de poésie simple et directe, à travers des mots et des regards échangés. Il n'y a rien d'extraordinaire, et pourtant tout est magique. Le film,sans jamais chercher la complication,s'étend tel qu'il est,c'est-à-dire un film d'attitude,belge dans l'âme,drôle,burlesque et pourtant hanté par ce soupçon de tragédie.Il ne s'agit pas d'un film marquant dont on se souviendra des années plus tard,mais simplement d'un plaisir du moment,filmé sans prétention avec une mise en scène délicate et rosée,préférant la jolie romance d'un loser qui a recommencé sa vie aux désirs pluvieux d'une femme esseulée malgré la présence presque insondable de ses trois enfants.Il y a de très belles scènes (le dîner et la révélation qui s'en suit, les aveux sentimentaux),quelques longueurs,du gris,du rose,du jaune,bref,une comédie de l'ordinaire,paisible et humaine,qui sort des sentiers battus avec u