« Tu connais un rocker britannique qui est mort ? »
Si Sans Sarah ,Rien ne Va !, premier film de Nicholas Stroller (2008) était attachant, drôle et inattendu, il le devait beaucoup à la performance de Russell Brand dans le rôle d’Aldous Snow. C’est vraisemblablement la raison pour laquelle le réalisateur a repris le personnage créé par Jason Segel. Jonah Hill, serveur groupie dans le film précédent, joue cette fois le rôle de l’attaché du producteur censé canaliser la rock star.
La différence entre les deux films tient dans une maîtrise accrue de la réalisation, plus inventive ici. Y ajoutant l’écriture féroce et l’humour de situation pas toujours très fin mais souvent inattendu, on obtient une comédie plus que réussie, truffée de références culturelles, à laquelle plusieurs guests parfois surprenants ont prêté leur concours (citons Tom Felton, le Draco malfoy de Harry Potter, l’économiste Paul Krugman, Lars Ulrich, le batteur de Metallica, ou encore Meghan Markle). On soulignera enfin les seconds rôles parmi lesquels Elisabeth Moss, Rose Byrne habituée des productions Apatow, Colm Meaney et un impressionnant Puff Dadddy, ici crédité de son vrai nom, Sean Combs, dans un rôle sur mesure de producteur complètement givré et prêt à tout pour parvenir à ses fins.
Une fois encore, la performance de Russell Brand en rockeur junkie, dépressif et déjanté, mais hautement charismatique, est hallucinante. La bande son est également un régal, y compris les chansons inventées pour l’occasion, et ce malgré des paroles pour certaines d’une indigence ironique à hurler de rire. Pour la petite histoire, les chansons originales sont interprétées par Brand lui-même et son groupe créé pour l’occasion, Infant Sorrow, dont le nom apparaît sur scène. Les paroles ont été écrites par Jason Segel, Judd Apatow, Jarvis Cocker (Pulp) et d’autres artistes.
Délirante, cette œuvre est à voir absolument pour son ton décalé, son humour trash et une interprétation parfaite.