Sergey Dvortsevoy, le réalisateur de Tulpan, évoque la vie des bergers nomades du Kazakhstan dont il évoque le quotidien dans son film : "Il reste encore de nombreuses familles nomades auKazakhstan. Mais ce n'est pas la même chose qu'à l'époque de l'Union Soviétique. C'est très proche de la vie que mènent Samal et Ondas dans le film, que beaucoup considèrent comme une vie moderne. Mais il y a d'autres genres de nomades.Très peu ont leur propre bétail. La plupart sont engagés par de gros propriétaires afin de s'occuper de leurs moutons et sont payés en argent ou en bétail. Mais ils vivent tous encore dans des yourtes dans la steppe et parcourent des centaines de kilomètres par an. Certains sont très pauvres. Le film offre une vision très réaliste de la situation actuelle. La plupart des jeunes veulent vivre à la ville. Ils pensent que c'est mieux. Mais pour finir, on les retrouve dans les grandes villes comme Chimkent, à attendre de trouver un travail qui ne vient pas. Ils finissent ouvriers dans le bâtiment ou travailleurs temporaires quand ils n'ont pas de qualifications. Les jeunes comme Asa et Boni n'auraient pas d'avenir là-bas."
Le tournage de Tulpan s'est déroulé dans le sud du Kazakhstan, dans une région appelée Betpak. Il s'est étalé sur trois ans, avec des périodes de pause et environ un an de tournage effectif. Le réalisateur Sergey Dvortsevoy évoque cette région : "Cela représente une grande partie de la steppe, avec un terrain très plat, occupé seulement par des bergers. C'est au milieu de nulle part, avec de temps en temps un village. La ville la plus proche est Chimkent, à 500 km."
Le tournage de Tulpan, dans la steppe, a été particulièrement difficile, comme l'explique le réalisateur Sergey Dvortsevoy : "Déjà, cela a été difficile pour l'équipe de se retrouver longtemps dans un lieu aussi isolé. La nature est très rude. Pas seulement d'un point de vue météorologique, mais il y a également les animaux. Et toutes sortes d'insectes, des serpents venimeux et des araignées, surtout autour du mois de mai, au printemps, lorsqu'elles se réveillent. Tous les jours, on en trouvait dans nos chaussures."
Sergey Dvortsevoy, le réalisateur de la comédie Tulpan, résume son cinéma : "J'essaie toujours de trouver de la poésie dans la vie de tous les jours, quelque chose de métaphysique. Quand j'observe un phénomène social et que j'y réfléchis, je trouve une signification profonde, une image. (...) J'aime regarder, observer la vie. L'essentiel est là. Si vous aimez la vie, vous voyez beaucoup de choses, il faut juste faire attention. Le problème est que la plupart des gens n'aiment pas la réalité. Ils la trouvent sordide, sans intérêt, donc, ils la fuient. Ils en ont peur. Moi, au contraire, j'aime la réalité, je l'adore, j'adore simplement la vie."
En 2008, Tulpan a reçu trois récompenses au Festival de Cannes : le prestigieux Prix Un Certain Regard, le Prix de l'Education Nationale et le Prix de la Jeunesse. Une consécration qui s'est étendue bien au-delà de la Croisette, puisque le long-métrage a également été sacré Meilleur Film aux festivals de Zurich, Reykjavik, Montreal etTokyo, alors qu'il a a été désigné Meilleur Film étranger aux Oscars australiens. Enfin, Tulpan a obtenu le Prix du Meilleur film et du Meilleur réalisateur, pour Sergey Dvortsevoy, au Festival de Goa.