De Neil Burger je connaissais L’Illusionniste, un excellent long-métrage aux allures fantastiques, mais trop sage dans l’ensemble ; avec Limitless, le cinéaste nous propose cette fois-ci un thriller haletant, franchement bien foutu pour le coup. On y suit les péripéties d’Eddie Morra, un loser bloqué à la première page de son propre roman, mais dont le cours de sa vie va brusquement s’emballer … la cause, le NZT, sorte de pilule pharmaceutique permettant dès lors d’user de nos facultés mentales à leur maximum. En clair, le pitch était plutôt intéressant, et l’on visionne finalement de bout en long un film convaincant ; jamais ennuyeux, on trouve d’autant plus plaisant le jeu de Bradley Cooper, qui campe là une sorte de anti-héros malgré tout attachant. L’action n’est pas exagérée, tandis qu’un zeste d’humour parcours Limitless, qui aurait tout aussi bien pu être sombre, et surtout plus approfondis ; en ce sens, l’intrigue s’en tient trop à son fil directeur, et peu de rebondissements significatifs viennent agrémenter le long-métrage, dès lors d’aspect trop léger. Un manque d’ampleur en quelque sorte, mais heureusement contrebalancé par une réalisation visuelle un tant soit peu renversante : au même titre qu’une mise en scène énergique, elle illustre à merveille les effets du NZT, attendus comme secondaires, ces derniers donnant lieu à une ambiance confusément étrange, mais clairement voulue. En bref, Limitless se distingue parfaitement dans sa forme, mais a peut-être manqué le coche côté fond ; néanmoins, force est de constater que les diverses interprétations et personnages compense cette faiblesse relative, avec notamment la classe naturelle de Robert De Niro en magnat de la finance. Neil Burger signe donc là un film valant le coup d’œil, sympathique et prenant, mais pas excellent.