Et on se retrouve pour le débrief de Drive, sortez les synthés et accrochez-vous : ce chef-d'oeuvre va vous décoiffer. Original, surprenant et innovant, ma chronique sera forcément influencée par la nouveauté qu'apporte "Drive" au cinéma américain, et plus largement, au cinéma international.
Pour commencer cette chronique rien de tel qu'un petit review de l'histoire : Cascadeur le jour, "The Driver" (Le petit surnom donné à Ryan Gosling pour ce rôle) devient la nuit le chauffeur des braqueurs. Alors oui, je vous vois venir, vous qui critiquez cette histoire que vous qualifiez de banal, mais décrire une idée qui se veut simple se cache le mécanisme ultra-sophistiqué de la psychologie du personnage. Pardon, des personnages, car aucun n'est laissé de côté.
Pour me justifier, voici la joyeuse galerie de "Drive" : le garagiste passionné, paternel, mais qui se révèle fragile, le truand en éternel questionnement et changement d'opinion, la femme complètement détruite par sa relation et qui pourtant se révèle d'une force incomparable lorsqu'elle tombe sous le charme de Gosling, qui lui incarne le dernier personnage fouillé de cette galerie : Violent, quasi-muet, puissant....et pourtant psychologiquement affaibli, meurtri, triste, emprisonné...
Voilà grossomodo le tableau de Drive, et l'ambiance (bleutée emplie de carrosserie, de couloirs d'hôtels malpropres mis en contraste avec le Bling-bling des malfrats) est annoncée dès les 5 premières minutes, dès la séquence d'intro.
Et je peux vous dire que cette mise en bouche est succulente...A elle seule elle fait gagner au film son statut de chef-d'oeuvre...Explications. Premièrement, la BO, la seule et unique BO qui devient presque aussi célèbre que le film. Sur des écritures roses étonnantes défilent une voiture sur "Nightcall" de Kavinsky. Et fan ou pas fan d'électro, on est embarqué, dans cet univers de sensation. Tiens, je me rend compte que la musique aussi mérite à elle seule le titre de "Chef d’œuvre".
Il y a tellement de claques artistiques, cinématographiques (les jeux de Gosling et Carrey Mulligan, pour n'en cité qu'une) qu'il serait trop de -ne serait-ce- que de les mentionner !
Bref, vous l'aurez compris, "Drive" mérite amplement ses 5 étoiles. Jusqu'au drame. Honnêtement, je ne me suis toujours pas remis de ce choix scénaristique...Avant de lire la suite je préviens que le plus gros spoil de l'histoire du cinéma (Après celui de la mort de DiCaprio dans "Titanic"....Merde je l'ai dit !) va être annoncé. Si vous n'avez pas vu le film, la chronique se termine ici pour vous !
Nous voilà en comité plus restreint, je peux passer à la suite. Premièrement, voilà grossomodo la scène : ayant tout découvert, le truand principal décide de tuer Gosling, et il y arrive. Voilà, pourquoi pas ? Ça ajoute du tragique, et un dénouement malheureux serait dans la continuité de l'histoire. Mais le drame : comme dans tout bon film américain, le héros se réveille, avec une petite égratignure, retrouve sa chérie, possède plein d'argent qu'il a amassé au long du film...Pourquoi ?!
Et bien en fait il y a une explication : "Drive" était censé avoir une suite, il était donc normal que le héros survive...Mais Winding Refn, le réalisateur, en ayant décidé autrement au dernier moment, ne décide de ne faire qu'un seul film. Les scènes ont sûrement déjà dues être tournées, et on se retrouve avec cette incohérence scénaristique fort malheureuse !