Aouch. La claque. Je suis encore sous le choc, deux jours après. En gros, la sensation qu'on ressent lorsque le générique apparait, c'est celle d'avoir assisté à un film d'action comme on en a pas fait depuis un bon bout de temps. Un film qui suffit à lui même, sans signification, sans message autre celui de marquer à jamais le spectateur. Car oui, "Drive" n'est qu'un film d'action, ni plus ni moins. Mais quel film d'action ! C'est super bien joué, d'abord, Carey Mullingan est super, Brian Cranston aussi, mais on sera d'accord sur le fait que c'est vraiment Ryan Gosling qui crève l'écran... Son jeu est d'une subtilité, d'une précision, d'une beauté, c'est énorme. A un moment il répare un moteur pendant qu'Irène fait la fête à coté pour le retour de son mari, on a un plan sur son visage, et il est quasi inexpressif... Juste ce qu'il faut, pour qu'on puisse ressentir sa douleur. Pas voir, juste ressentir. C'est tellement beau, j'en aurais pleuré. Ensuite, le film est baigné dans une poésie et un lyrisme rare (surtout pour un film d'action). Pour ça, le réalisateur utilise (super bien) des slow motions à foison, la photographie qui est à tomber, des musiques pop des années 80 (la B.O est à elle seule un monument), et surement plein d'autres trucs que j'ai pas forcément déniché, parce qu'un film comme ça, ça s'analyse pas, ça se ressent. Bref, la suite.Cette poésie, ce lyrisme, est d'autant plus frappante qu'elle est déchiré par des déchainements de violence (bah oui, on est dans un film d'action) aussi brefs que percutants. La scène de l'ascenseur (une des plus belles scènes du film) en est l'exemple type (je vous spoile pas ça). Pour ce qui est des scènes d'action, on aura rarement vu aussi bien en terme de poursuites de voitures, c'est mis en scène avec brio, filmé avec talent et le tout sans une seule explosion. Oui, car on peut frapper le spectateur sans effets pyrotechniques, Nicolas Winding Refn nous le prouve très bien.
Mais ce qu'on n'oublie pas, pour chaque cinéphile qui se respecte, ce serait tout simplement la scène finale, qui confirme que The Driver est bien ce genre de héros qu'on nous avait promis au début du film, ce genre de héros qui avait disparu depuis un bon bout de temps, ce genre de héros qui est peut être "A Real Hero", le vrai héros de cinéma. Ça fait du bien. Vraiment.