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moonboots
58 abonnés
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2,5
Publiée le 25 septembre 2011
un film noir, lent et lourd, sur fond de musique branchouille, ça frise l'affectation mais c'est pas mal dans le paysage cinématographique américain actuel
Le film s’ouvre sur une poursuite en voiture originale, qui alterne accélérations et moments de pause, poussée d’adrénaline et soupirs de soulagement. La scène est magistrale et on se cale dans son fauteuil avec un petit sourire de satisfaction. Car alors que Nicolas Winding Refn filme Los Angeles de nuit, parfois en plongée depuis le ciel, on pense tout de suite à Michael Mann dont il s’inspire très clairement. Même importance accordée à la mise en scène, même fascination pour un monde interlope fait ici de parrains secondaires, d’un cascadeur-braqueur et d’une jolie femme en détresse. Et pourtant… Progressivement, à mesure que le scénario déploie toute l’ampleur de sa banalité, on déchante. Dans son histoire de mafia vieille comme Al Pacino, le réalisateur n’arrive pas à s’affranchir des pires clichés du genre : le braquage qui tourne mal, le parcours sanglant du gentil malfrat embarqué malgré lui dans une histoire qui le dépasse, la romance un peu stupide et surtout quelques apparitions de Ron Perlman, aussi mauvais que d’habitude et qui donne toujours un petit arrière-goût de nanar aux films auxquels il participe. Il y a pourtant quelques bonnes idées, comme cette façon de faire alterner des grandes périodes de calme avec des explosions de violence aussi brèves que soudaine. C’est un procédé que Quentin Tarantino avait exploité à la perfection dans « Inglourious Basterds » mais qui fonctionnait parce que les moments de latence étaient occupés par des dialogues savoureux et une montée en tension remarquable. Ici, les moments de latence consistent principalement à regarder le héros, bovin à souhait et limite demeuré, regarder ses interlocuteurs en souriant. On se dit bientôt que la vitesse de transmission entre son cerveau et sa bouche est inversement proportionnelle à celle de son levier de vitesse. Ce procédé de ralentissement extrême de dialogues par ailleurs assez ineptes semble vain, maniéré et même par moments presque risible. Enfin, la mise en scène, bien que parfois très virtuose, est tout de même plombée par une esthétique très pop qui tire souvent vers le kitsch : couleurs criardes, musique omniprésente et bruits de moteurs tunés. Ce serait très bien pour un clip de rap, ça l’est moins pour un film de cinéma.
Bon film dans l'ensemble, malheureusement je n'ai pas été embarqué... Il y a une superbe photographie, les acteurs jouent bien, la réalisation est bonne (bien qu’un peu lente à mon gout). Certaines scènes m'ont fait espérer un décollage du film (scène du marteau ou de l'ascenseur par exemple), mais malheureusement non. Pour résumer, il y a plein de bonnes choses dans ce film, je comprends que beaucoup de critiques soient positives, mais ça a manqué un peu de punch (et le maintenir) et de profondeur scénaristique pour me satisfaire.
Je pense que Drive est un des films les plus surestimé de 2011. Alors oui, les course poursuites sont réalistes (pour une fois), les costumes sont beaux (surtout la veste blanche ornée d'un scorpion du Chauffeur), Ryan Gosling nous sert une interprétation puissante et la scène d'ouverture est très bien maîtrisée. Mais Nicolas Winding Refn (hormis 2 scènes) utilise le gore de façon gratuite, les dialogues sont très peu présents, le scénario est léger et la musique qu'on a tant vanté m'a agacée.