There’s something inside you,
it’s hard to explain.
They’re talking about you boy,
but you still the same.
Coup d’œil confiant sur les 3 compteurs du tableau de bord. Love. Life. Luck
Un synthé surgit du néant, accompagné d’une ligne de basse puissante, hymne solide d’une intro dévastatrice. Accroche sa montre au volant, le temps embrasse tout le reste, plus rien ne compte à part le match, la … L’alarme retentit, les basses pulsent, cœurs emballés, tension qui monte d’un cran, les flics rappliquent, le moteur rugit. The driver, calme, toujours, attentif, crispe ses mains gantées sur le volant, se meut dans la nuit - le prédateur à hélice n’y voit que du feu. Sauvé. ?
Générique kitsch, taillé dans le rose moelleux d’un chewing-gum gluant, synthé 80’s, Nightcall fait son effet, l’ambiance est posée, sublimée par ce jeu de lumières incessant, in-out de la voiture, bouclier inviolable, unique dépositaire d’une pureté limpide, inaliénable, point de départ d‘une innocence en perpétuelle mouvance.
« The driver », -Ryan Gosling- ne vit pleinement qu’un volant entre les mains. Nicotine, Caféine, Benzédrine, nul besoin. Le cure-dent remplace ici l’éternel cliché de la clope fumante, bout de tabac puant indispensable à l’homme pour paraitre bien dans sa peau. Solitaire, Beau, inébranlable, « The driver » semble intouchable. Mais. la Métamorphose se produit. Les portes de l’ascenseur s’ouvrent et se ferment sur la silhouette d’une femme timide, troublant alter ego du Driver qui , grogne et s’étire , sent le monstre en lui s’éveiller : ses mains tremblent .
Noyé dans des ambiances contrastées, entouré par une poignée de truands pourris jusque dans l’âme, ‘il’ ne goutera que très brièvement au bonheur, le temps de quelques balades fugaces, bercées par une harmonie divine, portées par un amour complet, aveugle et impossible, inébranlable et pur. et...
Je pourrais garer mon bolide ici même, sortir les clefs du contact et vous laisser imaginer ou revivre la suite. Je me permets pourtant d’ajouter une goutte de gasoil au réservoir déjà bien rempli. Drive ne m’a pas vraiment plu. Introduction mise à part, je ne suis pas rentrée une seule seconde dans la course. Pire, je baillais, me gratouillais, jetais de vifs coup d’œil à ma montre.
La bête possède un potentiel incroyable, ça me fout le tournis, je bave rien que d’imaginer ce qu’ils auraient pu en faire; la réalisation est de taille, offrant tout de même de belles petites surprises -je pense notamment à la scène de cassage de gueule sur fond de nichons libérés, pointant avec rage leurs tétons accusateur sur la brute passée à tabac- , Ryan Gosling incarne un personnage bourré de contradictions, dopé à l’adrénaline mais pourtant si serein, un perso’ classe et brillant, muet mais pourtant si présent; Brian Cranston apporte sa touche délurée et touchante qu’on lui connait bien, mais mais mais..
Au final j’ai trouvé ça trop lisse. Pas assez osé. Un poil trop convenu. Franchement, l’histoire d’amour entre cette imbécile heureuse enchainée à son bon à rien de mari et the Driver vous y croyez? Moi pas. Il manque au film une bonne heure et demie. Alors quand je lis des critiques le comparant à un thriller Sud Coréen, je me marre.
Drive ne va pas assez LOIN, se contentant d’un tour de piste alors qu’il avait le fuel nécessaire pour en faire 3. Maintenant, je reconnais qu’il a un potentiel de malade, la déception ne regarde que moi.