Autant l’avouer d’emblée : oui c’est le titre qui m’a attiré au départ, et non je ne cherchais pas du porno. Néanmoins ce sont le synopsis et la bande annonce qui m’ont convaincu de « mater » après.
Au moins on est dans le bain direct, le titre n’est pas volé. On suit les galères de 2 frangins orphelins et paumés, menés en bateau (dans tous les sens du terme) par une belle blonde souvent aux seins nus. L’enlèvement vire vite à l’escapade bucolique mais étrange. La fille enlevée et séquestrée prend vite la confiance et l’acquiert auprès de ses ravisseurs, sans pour autant qu’on verse dans le syndrome de Stockholm. Personne ne la comprend, ni ses motivations, mais elle joue bien l’intrigante sensuelle, peut-être trop. On voit bien l’évolution des sentiments des 2 frères, la zizanie que l’amour installe entre eux, la manipulation qu’opère Rosalie avec ses atouts, le malaise que ça crée petit à petit et l’apaisement de l’aîné à force.
L’histoire est convenablement contée, sympathique au final, une trame simple et menée comme il faut, même si on peut se douter de la fin, un langage cru et fleuri assuré, ainsi que des scènes osées, des longueurs assez inutiles, surtout sur la fin, une musique qui me plait pas trop, néanmoins elle convient au style, un rythme très moyen mais qui se tient, de beaux plans des bords de Seine, bref à boire et à manger. Cependant, il ne gagne rien à être revu, rien de passionnant non plus ou d’attrait particulier pour jouer en sa faveur. Cela n’empêche que je ne comprends pas les critiques et la note moyenne, vous préférez sans doute un De rouille et d’os, avec le bon casting et la presse qui suit, mais un style trop franchouillard et chiant pour que ce soit apprécié…
Au final c’est un bon petit film français, sans fioritures et qui joue juste, comme Duvauchelle tiens. Il n’a pas de grandes prétentions mais n’est pas fait pour, le cinéma hexagonal gagnerait à partir plus dans cette direction que l’actuelle manière pédante de raconter et de se traîner.