Alors, là attention, accrochez-vous car vous allez rentrer dans la dimension de la folie délirante…Vous êtes prévenu : ici, vous allez rencontrer ce qu’on appelle généralement un OFNI, un « Objet Filmique Non Identifié », ce genre de film inclassable qui vous emporte dans leur étrangeté et dont il est impossible de savoir si on va adorer ou détester. Des films de cet acabit, il y en a eu déjà des tas ("Dogma", "Brazil", "Invasion Los Angeles", "Snatch", "The Big Lebowski", "Rubber", "Smiley Face", "Donnie Darko", "Hyper Tension", "Sex Addict", "Wrong", "Las Vegas Parano", "Lost Highway", "Symbol", "Les Aventures de Jack Burton dans les Griffes du Mandarin"…), mais comme chacun est unique dans sa « spécialité », c’est toujours une nouvelle expérience qui nous attend lorsqu’on décide d’en visionner une nouveau…et c’est exactement ce que propose "John Dies At The End" (rien que le titre envoie déjà les « hostilités » : canular ou spoiler délibéré ?). Le pitch : un jeune homme, David, donne rendez-vous dans un restaurant à un un journaliste en quête d'histoires insolites. Il lui révèle alors l’existence d’une drogue bizarre appelée «sauce soja» et d’univers parallèles au notre peuplés d’êtres et créatures étranges…Cela faisait un moment qu’on n’avait pas vu Don Coscarelli sortir une nouvelle péloche (si on met de côté son segment pour la série « Master of Horror », il y a 10 ans d’écart entre ce nouveau film et son dernier, "Bubba Ho-Tep" !!) mais cela fait plaisir de voir que le papa des "Phantasm" a toujours le goût de l’excentrique : "John Dies At The End" est une comédie fantastique bien barje où deux potes plus ou moins loosers se voient confrontés à des périls cosmiques menaçant l'existence même de notre univers. Space n’est-ce pas ? Et bien oui, car pour décrire ce film, on pourrait dire qu’il faut imaginez deux héros type Ash de la trilogie "Evil Dead" évoluant dans un scénario essayant de fusionner "Las Vegas Parano" et "H2G2, Le Guide du Voyageur Galactique" avec des créatures lovecraftiennes écrit par un Philip K. Dick qui aurait 4 grammes d’alcool dans le sang !! Voilà, ce film c’est tout simplement pain béni pour tous les amateurs de bizarroïde (
des mecs défoncés, des moustaches volantes, des poignées de porte qui se transforment en pénis, un monstre de viandes, un chien qui conduit, une secte de personnes nues avec un masque façon Eyes Wide Shut, un type qui téléphone avec un hotdog…
) Un délire unique et jubilatoire, d’autant plus que la réalisation est plus qu’honnête et que les effets spéciaux sont plutôt sympas (notamment une séquence en animation courte mais fun !) voire très gores par moments ! Le tout servi par un casting aux petits oignons avec Chase Williamson (Dave) et Rob Mayes (John) qui campe nos deux « zéros » totalement allumés, un Paul Giamatti qu’on n’attendait pas ici dans un rôle décalé parfait pour lui, Clancy Brown (souvenez-vous : le méchant Kurgan de "Highlander") très classe en mentaliste star de la TV, et Doug Jones dans un rôle peu présent à l’écran mais qui vous marquera ! Voilà, "John Dies at the End" est donc un trip complètement barré où se mélange paranormal, comédie noire, film de drogués, cartoon et épouvante ; avec aux commandes un Don Coscarelli au meilleur de sa forme. Amateurs d’OFNI foldingues, ce film est pour vous !!