Boy A est l'adaptation sur grand écran du roman Jeux d'enfants écrit par Jonathan Trigell et disponible aux Editions Gallimard, dans la collection Série Noire. Le personnage de Jack s'inspire d'un ami de l'écrivain ayant été placé dans un centre de détention pour mineur -pour un délit et non pour un crime de sang comme dans le film- et dont la réinsertion dans la société fut très difficile. Le réalisateur John Crowley a bien pris soin de travailler sur Boy A comme une oeuvre de fiction et à ne pas se référer à cette affaire de manière explicite.
Le réalisateur John Crowley explique ce qui l'a séduit dans le projet Boy A : "L'histoire était à la fois captivante et profondément émouvante. Mais ce qui m'a surtout frappé, c'est qu'il s'agit d'un hymne à la vie, malgré un contexte extrêmement sombre. J'ai eu le sentiment que le scénariste avait abordé un sujet des plus délicats en l'inscrivant dans une sorte de récit initiatique. Jack était un beau personnage, très bien écrit, et particulièrement attachant. On a vraiment envie que la vie lui offre une seconde chance."
Il était très important pour le réalisateur John Crowley de teinter Boy A d'une lueur d'espoir. Cela permet, selon le cinéaste, "de ne pas écraser le spectateur par la gravité du sujet. En ponctuant le film de moments drôles et chaleureux, le public se sent davantage impliqué et s'identifie à Jack qui se débat comme il peut entre son travail, ses copains et sa petite amie."
Pour incarner le personnage de Jack, le réalisateur John Crowley a choisi le jeune acteur Andrew Garfield, vu au générique du Lions et agneaux de Robert Redford. "Je voulais un acteur avec lequel on sympathiserait immédiatemment, c'était la clé de tout", explique Crowley. "Quand on a visionné son bout d'essai, on a compris qu'on tenait notre Jack car il possédait le juste équilibre entre innocence, vulnérabilité et dégaine d'adolescent."
2008 a été une année généreuse pour Boy A. Le film a reçu le Prix du Jury oecuménique au Festival de Berlin et a raflé quatre récompenses au Festival du Film Britannique de Dinard (Grand Prix du Jury, Prix du Public, Prix du Meilleur scénario et Prix de la Meilleure photographie).
Le personnage d'Eric Wilson/Jack Burridge est interprété par Alfie Owen dans sa version enfant. Au début du film, ce dernier joue à Spiderman ("balance-toi et lance des toiles d'araignées") avec son nouvel ami joué par Taylor Doherty. On peut également entendre ce dernier souhaiter "devenir tout vert pour massacrer tous les salopards qui le provoque", une référence à Hulk. Environ trois années plus tard, Andrew Garfield endosse le costume de l'homme araignée pour The Amazing Spider-Man réalisé par Marc Webb.
Dans Boy A, durant scène de la discothèque, le réalisateur John Crowley a intentionnellement disposé des miroirs dans la pièce pour donner l'impression que la personnalité de Jack se dédoublait. C'était également une manière pour le cinéaste irlandais de rendre un hommage a une séquence du film Beau travail de Claire Denis qu'il aime particulièrement.