Oulà, un film sauvé de justesse du désastre par sa fin pas trop pourrie, et des acteurs pas si catastrophique que cela. Le reste malheureusement… On sent que le budget ne devait pas être faramineux, mais là c’est tout de même pousser dans les dernières limites de la sobriété (doux euphémisme). Imaginez Cube, filmé dans un garage automobile, sans les pièges et sans les effets horrifiques. Voilà Breathing room. Dans l’ensemble je sauve quelques acteurs, qui ne se défendent pas trop mal. L’actrice principale est belle, a du charisme, et s’avère correcte dans son rôle. C’est valable pour l’acteur principal, sosie de Bruce Campbell, qui nous livre une partition viable. Le reste va de moyen à très moyen, mais, si certaines prestations sont sans saveur, elles ne sont pas mauvaises au sens où il n’y a pas de surjeu, de cabotinage éhonté. Le scénario de son coté est un classique, largement inspiré par Cube (ambiance, histoire). Malgré tout il essaye de s’en distinguer en introduisant un assassin bien réel. C’est pas trop mal vu, et si en fait on se dit tout du long, qu’il y a plein d’invraisemblances, certaines (je dis bien certaines) sont corrigées par la fin qui explique pas mal d’éléments. Je ne cracherai en soi pas sur le manque d’originalité de l’histoire (après tout, dur de faire vraiment original) mais plutôt sur son déroulement. Assez mou, les meurtres ne sont pas du tout mis en valeur, et le film est rempli de faux-rebondissements assez décevants. Je commençais vraiment à avoir du mal à me passionner après 40 minutes de métrage, et heureusement que les dix dernières minutes relèvent un peu le rythme. Breathing room souffre aussi d’une mise en scène très désagréable. Elle me rappelle les défauts de celle de Murder party, avec une caméra qui s’agite pour un rien, des scènes qui deviennent illisibles, une migraine qui peut très vite vous saisir. Elle se permet quelques effets de style franchement vains (très gros plan sur des doigts vu en contre-plongée, quel intérêt ?). Les décors sont très médiocres (un garage, un mobilier Ikea, des WC et un lavabo) mais encore que c’est acceptable si on tient compte du scénario. Musicalement Breathing room n’a rien à offrir. Bref, un métrage décevant. Ce n’est pas le pire ratage que j’ai vu, loin de là (même si la fin augmente d’un bon 0.5 la note finale que je lui accorde, et que son budget me rend plus indulgent sur certaines facilités), mais enfin on peut très largement vivre sans l’avoir vu. Très faible par rapport à des concurrents directs pas non plus monstrueusement friqués (Cube était déjà un film à petit budget), Breathing room manque surtout de générosité. Très peu horrifique, il n’installe pas d’ambiance, et se contente de vivoter 1 heure 25 avec une histoire basique. Regrettable.