Une créature de rêve n’est pas le meilleur John Hughes, mais c’est surement son film le plus diffusé et connu du grand public. Un divertissement moins ambitieux que ses meilleurs films c’est certain, mais qui reste comme souvent chez le réalisateur, sympathique.
Le casting permet de voir un des régulier du réalisateur en tête d’affiche, Anthony Michael Hall, dans un rôle qui lui convient fort bien, et il prend quand même un ascendant assez net sur un Ilan Mitchell-Smith pas mauvais, mais plus discret, moins affirmé, bref, en-dessous en terme de prestation, même si leur duo fonctionne plutôt bien. Entre eux, Kelly LeBrock, qui se débrouille bien. Elle prend son rôle à cœur, et elle s’amuse visiblement beaucoup avec son personnage, offrant quelques moments très cocasses. Les curieux pourront aussi s’amuser de voir quelques têtes connus aujourd’hui dans des seconds rôles, mais sans grande importance, et il y a cette bonne vieille tête de Michael Berryman.
Le scénario reste un peu convenu quand même. Le métrage est clairement plus réussi dans le registre comique, bien qu’on ne soit pas non plus sur de l’hilarant, que sur la dimension émotion ou sentiment, qui, pour une fois, chez Hughes est traité trop lourdement. Après le rythme est sympa, il y a des scènes vraiment cocasses, c’est gentiment sexy, ça reste un film amusant mais clairement moins ambitieux que d’autres films du metteur en scène. Ça ressemble un peu à une gentille comédie pour ado entre deux films plus ambitieux que signa Hughes.
Visuellement on retiendra la bonne mise en scène, dynamiques, jouant beaucoup sur les gros plans, intelligente tout simplement. Le film semble aussi avoir eu un budget assez conséquent, ce qui nous gratifie de quelques scènes à spectacle. Pour le reste le métrage n’a rien de particulièrement notable, les décors et la photographie manquant peut-être un peu de personnalité pour un film de Hughes. J’ai un peu le sentiment par certains côtés que ce film ressemble à un produit de commande un peu impersonnel, le réalisateur s’éloignant de sa finesse formelle habituelle. Reste néanmoins une bande son de qualité.
Bon, il ne faut pas se leurrer Une créature de rêve est le film le plus diffusé de John Hughes, et c’est peut-être aussi car ce n’est pas son film le plus personnel et le plus audacieux. C’est un divertissement pur et dur, qui cherche plus à amuser qu’à livrer une vraie analyse fine et subtile de l’adolescence comme 16 bougies pour Sam ou Breakfast Club par exemple. Dans son genre c’est plutôt agréable, l’efficacité du réalisateur et scénariste pour proposer des comédies rythmées et distrayantes n’étant plus à prouver, mais ça reste mineur. 3.