L'histoire du film est celle de Tom Avery (Martin Sheen), une médecin américain, obligé de se rendre d'urgence en France suite au décès accidentelle de son fils (Emilio Estevez). Ce dernier avait entrepris d'effectuer le pèlerinage de Compostelle. Tom décide donc de transporter les cendres de son fils jusqu'à Saint-Jacques-de-Compostelle. Au cours de son périple, il va croiser la route d'autres pèlerins et ouvrir les yeux sur la raison qui a poussé son fils à vouloir effectuer ce voyage.
The Way est un film que j'ai aimé. Mais est-il bon pour autant ? La réponse tient en 3 lettres : oui. Certes, le film a beaucoup de défauts et ceux-ci peuvent gêner le spectateur (j'y reviendrais un peu plus tard), mais la première chose qui marque, c'est ce sentiment de mélancolie qui se dégage du récit. Logique me direz-vous, au vu du sujet traité. Pour autant, le film n'est pas plombant comme pouvait l'être l'excellent film "La Route" de John Hillcoat, avec Viggo Mortensen et Kodi Smit-PcPhee, traitant aussi de la relation père-fils, l'Apocalypse remplaçant le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle.
D'une certaine manière, The Way est une déclaration d'amour entre un père et son fils. Emilio Estevez n'a pas besoin d'en faire des tonnes, dans sa réalisation, pour qu'on y croit. Bien que ne jouant pas réellement l'un avec l'autre, l'alchimie entre les deux acteurs est naturel et crédible. Logique me direz-vous, et bien pas tant que cela, After Earth a prouvé que l'on pouvait être de la même famille et n'avoir aucune alchimie entre les deux interprètes (Les Smith, père et fils, pour information) car jouant très mal leur rôle respectif. Dans The Way, c'est l'un des grands points positif car, bien que Emilio Estevez ne soit pas décédé, la peine que ressent Martin Sheen est crédible et sincère. L'interprétation de ce dernier étant excellente, cela accentue ce sentiment. On constate d'ailleurs que le rôle de Tom Avery a été écrit spécialement pour celui-ci. Il tient le film sur ses épaules, malgré les bonnes interprétations de Deborah Kara Unger, Yorick Van Wageningen (le monsieur gabardine de Millenium version Fincher) et James Nesbitt, 3 personnages qui accompagneront Tom durant son périple.
Le film ne se résume pas qu'à cette relation et à cette mélancolie latente. Il y a aussi beaucoup de générosités et d'échanges, notamment, à travers les personnes que rencontre Tom Avery. Certains diront, un peu trop. Et c'est là, d'ailleurs, l'un des défauts du film, il y a un peu trop de bons sentiments et de "tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes". Mais peut-être est-ce voulu, au vu du comportement renfrogné de Tom Avery au début du film, pour ainsi créer un décalage entre ces deux mondes (celui de Tom et celui du pèlerinage) ? Emilio Estevez veut rendre hommage à ce pèlerinage, mais pour un non-connaisseur, comme moi par exemple, je ne sais pas s'il ne montre que le bon côté du périple ou les deux faces de la pièce. On ne ressent pas ni ne voit la difficulté éprouvée, à effectuer ce voyage. L'accent est plus mis sur les paysages et sur cet homme effectuant ce périple pour son fils. D'ailleurs certains trouveront peut-être risible le fait que Tom ne semble pas fatigué à la fin, quand il arrive à Saint-Jacques-de-Compostelle, comme si l'amour de son fils avait été son moteur, mais il ne faut pas oublier que ce n'est que du cinéma et donc il faut parfois accepter la logique (et/ou la vision) du réalisateur et ce qu'il veut illustrer.
Pour conclure, The Way est un bon petit film touchant émouvant et sincère, porté par la remarquable interprétation de Martin Sheen.