L'accumulation de détails crée l'illusion de la réalité. Conscient du fait que cet aspect manquait à Sanjuro par exemple, Akira Kurosawa fait ici du réalisme son souci principal (au point de construire des décors avec des matériaux d'époque, de créer une usure des costumes en les frottant, etc.). En ce sens, le traitement cru de la misère, de la maladie et de la mort fait de ce film une expérience dure, dont l'équivalent littéraire pourrait être l'univers sombre de Dickens.
Un tournage éprouvant et des désaccords avec Toshirô Mifune aboutissent à une rupture entre l'acteur et le réalisateur. Ce film met fin à une association féconde (17 films). Tatsuya Nakadai, autre star japonaise internationale, remplacera plus ou moins ce dernier auprès d'Akira Kurosawa. Les points d'orgue de cette nouvelle collaboration sont Kagemusha, l'ombre du guerrier et Rân.
Akira Kurosawa utilise un nouveau type de pellicule, plus sensible à la lumière. Il se sert le plus souvent de deux caméras pour filmer une scène, allant même jusqu'à cinq (dans la longue scène avec Otoyo, la jeune schizophrène). Et pour la première fois, il tourne en stéréo avec quatre micros directionnels.