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    Barberousse
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     Kurosawa
    Kurosawa

    591 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 4 janvier 2018
    La dernière collaboration entre Akira Kurosawa et son acteur fétiche, Toshiro Mifune, aura donc accouché d'un film sublime, une fresque passionnante dans un hôpital où Barberousse, autant docteur du corps que des âmes, guide le jeune médecin Naboru Yasumoto. Si ce dernier exprime d'abord sa défiance envers l'hôpital et ses docteurs, il est ensuite gagné par la bonté de Barberousse, qui lutte avec ses armes contre la pauvreté dans un pays aux fortes inégalités sociales. Le film commence donc de manière très descriptive – l'organisation de l'hôpital, les malades, les visites – et politique mais dérive à mi-parcours vers le mélodrame, ce qui lui fait quelque peu perdre de sa force corrosive mais permet de mettre en évidence son propos humaniste à travers plusieurs personnages, plusieurs destins, tendus entre l'amour et le désespoir. Ainsi, la puissance dégagée par "Barberousse" provient essentiellement de sa durée qui permet de faire succéder plusieurs strates, qu'elles soient temporelles, émotionnelles ou fictionnelles, une ambition romanesque qui rappelle celle des chefs-d'oeuvre de Victor Hugo ou de Fiodor Dostoïevski. L'émotion qui jaillit lors des dernières minutes et ce cri déchirant d'Otoyo adressé à un puits censé ramener à la vie le petit Chobo, n'est pourtant pas seulement lié à l'évolution mélodramatique mais aussi à l'ampleur de la mise en scène dans son ensemble : l'envoûtement des plans-séquences, la brutalité des gros plans, la lumière qui sculpte les visages pour y déceler un sentiment ou encore l'insertion d'un flashback tragique témoignent d'une maîtrise absolue, rarement égalée dans l'oeuvre magistrale du cinéaste. Kurosawa signe l'un de ses plus beaux films, d'une densité absolument vertigineuse.
    Sergio-Leone
    Sergio-Leone

    185 abonnés 1 096 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 6 août 2008
    Une œuvre si profonde et si éblouissante qu'il est conseillé de la voir au moins une fois dans sa vie. Kurosawa use de techniques novatrices pour l'époque pour un rendu artistique impeccable comme toujours, mais s'offre le luxe d'obtenir de ses acteurs la perfection dans un film humaniste, déchirant et au final plein d'espoir comme souvent dans les films du maître. Barberousse sonne la fin d'une collaboration légendaire (le dernier avec le magistral Toshiro Mifûne) et a le droit d'être considéré comme l'un des meilleurs Kurosawa si ce n'est pas le meilleur.
    max6m
    max6m

    73 abonnés 180 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 9 avril 2009
    Yasumoto, jeune diplômé de médecine promis à une belle carrière, est envoyé en visite dans un dispensaire de pauvres, géré par le mystérieux Barberousse. Alors qu’il s’apprête à repartir, il est retenu par celui-ci, qui désire faire de lui son assistant. Réticent et opposé à la volonté de Barberousse (Yasumoto a une vision carriériste de son métier) le jeune apprenti va, à son contact, découvrir la vie, la souffrance, la mort, se délester de ses certitudes, renoncer aux plaisirs matériels… Ce parcours initiatique va alors révéler en lui sa profonde vocation : être au service des pauvres et lutter contre la misère. Le film adopte ainsi le point de vue de Yasumoto qui va évoluer constamment tout au long de son expérience. Ainsi, alors que le personnage de Barberousse nous est initialement présenté comme une sorte de Barbe Bleue autoritaire, il apparaîtra progressivement comme un héros idéaliste luttant contre la misère et l’ignorance. La transformation intérieure de Yasumoto, magnifiquement retranscrite par le travail cinématographique de Kurosawa, se réalise au contact des patients de ce dispensaire et de leurs aventures respectives. Le film est ainsi construit sous la forme d’épisodes, proches de la chronique sociale, extrêmement émouvants, alternant remarquablement les rythmes et les points de vue. A travers le personnage de Barberousse, c’est tout l’humanisme de Kurosawa qui ressort, à son plus haut point d’incandescence. Le film est en cela une véritable leçon de vie. Visuellement, nous sommes là aussi dans le sommet de la carrière du maître japonais, avec certainement les plus beaux plans qu’ait tournés le cinéaste (la mort du vieil homme –a-t’on déjà vu la mort aussi belle ?-, la scène du puits, les lumières dans les regards, etc). Barberousse est le chef d’œuvre le plus méconnu et oublié de Kurosawa. C’est dommage, car il s’agit d’un film sublime, d’une infinie beauté, très touchant. A mon sens, un chef d’œuvre absolu, peut-être le plus beau de son auteur.
    TTNOUGAT
    TTNOUGAT

    599 abonnés 2 530 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 10 mars 2013
    Un monument, une somme dans le cinéma universel beaucoup plus par le sujet traité que par la mise en scène elle-même qui n’est pas son point fort , il y a trop de séquences statiques pour qu’elle le soit. C’est pour Kusosawa le film de sa vie ...Mais faut -il faire le film de sa vie ? C’est une belle question à laquelle j’ai tendance à répondre non car on y met trop de soi même comme John Ford l’a fait avec’’ Dieu est mort’’. Il est impossible de ne pas se sentir bouleversé par tout ce qui nous ait montré même si certaines histoires comme celle d’Onaka sont étrangères à nos traditions. L’ambition du réalisateur était immense puisqu’il voulait que chaque spectateur suive la voie de Yasumoto après avoir vu son cheminement. La médecine montrée ne sépare pas la perception du monde des malades de leurs problèmes physiques ce qui aujourd’hui encore n’est pas une évidence pour tous. Mieux encore, elle est salutaire pour ceux qui l’exercent sans penser à eux mêmes. Il me parait difficile de ne pas voir dans ce chef d’oeuvre l’influence de Dostoïevsky sur Kurosawa et peut-être même celle de Victor Hugo. Toute cette morale à peine cachée passe fort bien l’écran et si le film est dur il n’est jamais accablant ni empreint de désespoir ce qui fait qu’on ne se lasse jamais de le revoir.
    Flavien Poncet
    Flavien Poncet

    242 abonnés 1 024 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 7 septembre 2008
    Aux oreilles des cinéphiles, le nom d'Akira Kurosawa rejoint l'humanisme, dans son sens le plus émotionnelle. L'humanisme de Kurosawa ne tient pas d'une soif inextinguible de connaissance, ainsi que l'appréhendait le siècle des Lumière. L'humanisme de Kurosawa est celui des sentiments, qui vise à exposer la misère humaine pour lui donner voie et figure. «Akahige» (Japon, 1965), film long de trois heures s'attarde dans un dispensaire pauvre où viennent se réfugier les miséreux les plus démunis. Tenu par le froid docteur Barberousse (Mifune exempt de ses habituelles sursauts excités), cet hôpital accueille Noburo, un nouveau médecin venu, malgré lui, y faire son apprentissage. Au contact, majoritairement, de quatre patients : Rokusuke, peintre mourant tombé en désuétude après avoir connu le succès, Goheji, jeune homme affligé après la mort accidentelle de sa femme, Otoyo, orpheline de douze ans prostituée par une femme, et Chobo, enfant misérable tenu de voler pour survivre ; l'orgueilleux Noburo se métamorphose dans une lente ascension humaniste en un médecin magnanime, animé par le seul désir de repousser les frontières de la pauvreté. Au sein de ce dispensaire situé dans un lieu paisible pour le repos des malades, Kurosawa réussit à conserver la fièvre baroque de son cinéma. Les personnages haut en couleur, dans le sens où ils font montre d'un caractère agités, substituent au pathos que promet le postulat une fougue empathique. Pour autant, «Akahige» n'évite pas l'écueil du sentimentalisme. A l'aide de violons intenses, Kurosawa souligne l'accablement de certaines scènes (notamment celles, nombreuses, où agonise un malade) et trouve parfois la pesanteur de la sur-dramatisation. Malgré l'effort de vouloir aérer ces séquences tragiques de scènes intermédiaire comiques (selon le schéma en variable qui correspond à l'oeuvre de Kurosawa), «Akahige» souffre de la musique grave et majeure qui souligne ce que la beauté solennelle des images illustre pourtant si bien.
    Akamaru
    Akamaru

    3 129 abonnés 4 339 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 2 mai 2014
    L'un des films les moins accessibles et fédérateurs d'Akira Kurosawa de par sa longueur et ses thèmes. Pourtant,au-delà,il s'agit d'un chef d'œuvre pur,qui fait cohabiter de façon troublante idéalisme d'entraide communautaire et cruauté de l'injustice. "Barberousse"(1965) possède mille facettes,développées tour à tour dans les différentes rencontres du jeune docteur Noburu. Une "mante religieuse" qui l'empoisonne. Une pauvre gamine schizophrénique. Un vieux bougre voulant raconter son histoire avant de trépasser. Un petit vaurien condamné. Kurosawa était autant un humaniste qu'un formidable observateur de l'âme humaine et de ses contradictions. Il ne l'a jamais mieux montré que dans ce dispensaire,où les comportements vils sont terrassés par le pragmatisme et le dévouement de Barberousse,figure tutélaire qui oblige à regarder de face l'horreur du monde. Toshiro Mifune concluait en beauté sa collaboration professionnelle avec Kurosawa. Bien sur,les chutes de régime sont légion sur trois heures,et il s'agit clairement d'une œuvre auteuriste(absence de musique,longs plages dialoguées fixes. Il ne faut pas s'y arrêter,car derrière des trésors de lucidité vous attendent.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 2 décembre 2012
    Un grand chef-d'oeuvre ! D'une intensité inouïe du début à la fin, les situations et les dialogues sont d'une force incroyables. Les acteurs sont tous impressionnants (même les rôles secondaires). Les nombreux thèmes abordés traités avec une justesse comme j'ai rarement vu, une misère noire, la maladie et la médecine impuissante, c'est bouleversant.
    Plume231
    Plume231

    3 928 abonnés 4 639 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 janvier 2011
    Dernier film de Kurosawa en noir et blanc, dernière collaboration entre le réalisateur et son acteur fétiche Toshiro Mifune, cette oeuvre marque la fin d'une période. J'aurais un p'tit reproche à faire au film (je commence par cela comme ça je pourrais aller directement sur une succession d'éloges!), le fait que l'on voit peu la figure dure et inflexible, décrite au début, de Barberousse pour passer un peu vite sur celle humaniste, idéaliste, fin psychologue et altruiste. Mais voilà avec une extrême crédibilité impossible à prendre en défaut, Kurosawa décrit la vie d'un hospice en prenant le temps de bien présenter chacun de ses personnages. Il en ressort des séquences pour le moins saisissantes comme celle avec la "Mante religieuse" (qui est un exemple parmi de très nombreux autres!) réalisées magistralement. La façon dont l'histoire (ou plutôt les histoires) ait raconté est à la fois ambitieuse et captivante. On ne voit pas les trois heures passer. Au milieu d'une distribution parfaite, on ne peut pas passer à côté de la figure imposante du personnage central et du comédien qu'il l'incarne à savoir l'inégalable et grandiose Toshiro Mifune. Difficile aussi de passer à côté de l'odeur de perfection qui règne pour la composition de chaque décor et de chaque plan. Une réussite magistrale humaniste et bizarrement optimiste d'une beauté indescriptible fait sans conteste partie des plus grandes oeuvres du cinéma asiatique.
    AMCHI
    AMCHI

    5 902 abonnés 5 936 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 16 mars 2012
    Très beau film de Kurosawa, une histoire profondément humaine qui ne tombe jamais dans la facilité et le larmoyant. Une mise en scène de toute beauté de Kurosawa et 3 heures de cinéma qui passent comme une lettre à la poste, on en redemanderait presque un rab lorsque la dernière minute arrive. Toshiru Mifune est toujours autant charismatique dans ce rôle de médecin qui lui va à la perfection (j'ai adoré la scène ou il péte la gueule à tout le monde, une bonne façon de remettre en place les c....) ; on apprécie l'évolution de la mentalité du jeune médecin. Film remarquable et splendide avec ses séquences poétiques comme celles ou les femmes crient dans le puits ou encore de l'émotion avec le petit garçon.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 29 septembre 2006
    Le film de Kurosawa que je préfère ! Les décors sont minimalistes, tout le film est porté par le jeu des acteurs et rien que cela.
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 27 décembre 2010
    Exit les histoires de dynastie ou de samouraïs, Kurosawa se penche ici sur une fresque très humaniste relatant la vie d'un médecin muté dans un dispensaire de pauvres. Entre pauvreté et sentiments, le film ne peut nous laisser insensible et nous touche pleinement par son côté dramatique très prononcé. Honneur aux deux acteurs principaux: Mifune est bouleversant d'humanisme, de froideur et de bonté envers son entourage. Kayama joue parfaitement le petit médecin novice prêt à entrer dans la vie professionnelle. Une œuvre captivante sur les valeurs humaines autour du monde de la médecine.
    Acidus
    Acidus

    735 abonnés 3 720 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 21 septembre 2023
    Encore un excellent film d'Akira Kurosawa. Ce dernier nous livre une nouvelle leçon de cinéma. On s'émerveille de chaque plan, de chaque idée de mise en scène. Idem pour les acteurs qui dégagent une présence palpable.
    Le scénario est quant à lui plutôt simple dans son écriture mais recèle de passages intenses en émotions, d'une touche de poésie et de cette humanisme qui transpire toujours dans le cinéma de Kurosawa.
    Pas mon oeuvre préférée de Kurosawa mais une pépite tout de même.
    Hotinhere
    Hotinhere

    569 abonnés 4 993 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 6 novembre 2019
    Drame humaniste qui fait l'apologie de la générosité. Un film à la beauté plastique indéniable, l'image est sublime mais malgré ça on retient/subit surtout les grosses longueurs de l'histoire durant...les 3h.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    3 095 abonnés 3 969 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 11 août 2010
    si la première heure me laissait pensé à un bon film, réalisation soignée, malgré des raccords plus que douteux, l'histoire m'intéressait. La confrontation entre les deux médecins, l'ancien et le moderne, le sage et le cupide…
    Ouais mais au final on se tape des passages avec des patients qui racontent leur vie dans des flash back et dans le flash back il raconte ce que untel lui a dit… ça n'en fini plus… Et puis après tout le monde fait semblant d'être triste en surjouant bien… Bref ça m'énerve…

    Et puis cette sorte d'unilatéralité, genre barbe rousse c'est dieu… ça m'agace… Je me suis cru à certains moments devant Invictus en mieux filmé…

    Il n'y a pas de demi mesure dans ce film… Tout est extrême… ça m'énerve.

    Bon le film est pas nul, mais je n'irai pas jusqu'à dire qu'il est bon.

    Et si RAN avait un grand scénario (shakespeare est passé par là) et une fin magnifique… ici il n'y a rien…

    Sinon j'ai apprécié l'absence relative de musique, ça fait du bien.
    Redzing
    Redzing

    1 145 abonnés 4 494 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 2 mai 2021
    Le pitch de "Barberousse" a tout d'une série historico-médicale des années 80. On s'intéresse à un jeune médecin ambitieux et orgueilleux dans le Japon du 19ème siècle. A son grand dam, il se retrouve muté dans un hôpital dédié à la populace, dirigé d'une main de fer par un médecin peu commode, surnommé Barberousse. Le sujet du film sera tant la confrontation idéologique entre les deux hommes, que la multitude de cas qu'ils traiteront ensemble. S'il on pouvait redouter un aspect mélodramatique sirupeux à la lecture de ce résumé, c'était oublier que c'est Kurosawa qui est à la manœuvre. Très loin d'un simple drame, "Barberousse" est d'abord une peinture sans concession des inégalités sociales criantes, dans un Japon pas si ancien. Les riches se soucient de mariage arrangé et d'obésité, les pauvres de pouvoir manger et de ne pas se tuer à la tâche. Un portrait glaçant, souvent prenant et difficile, grâce à des sous-intrigues puissantes et des personnages forts. La mise en scène y est pour beaucoup. Souvent filmé en intérieur, "Barberousse" est un vrai régal graphique, proposant des scènes intimistes aux postures et éclairages particulièrement travaillés, évoquant un théâtre d'ombres. Des séquences qui fonctionneraient sans dialogues. Un soin apporté compréhensible quand on sait que le film a mis 2 ans à être tourné ! Durée qui contribuera sans doute à la rupture entre Kurosawa et son acteur fétiche Toshiro Mifune, lesquels ne tourneront plus jamais ensembles. Dommage car Mifune est une fois de plus excellent. Bien que plus sobre qu'à l'accoutumée, sa voix profonde, sa retenue, et ses postures maîtrisées lui font camper un directeur très charismatique. En apparence méprisant et obtus, il est en réalité focalisé sur ses patients, et ne reculera devant rien pour eux... allant même jusqu'à se battre physiquement. Ses confrontations plus bienveillantes qu'elles n'y paraissent avec le protagoniste donneront allègrement du sel à l'ensemble. Car même s'il est convenu, le revirement du héros reste intéressant, d'autant plus qu'il est accolé à une sous-intrigue de mariage qui se dévoile peu à peu. Devant tout ceci, on comprend pourquoi "Barberousse" est fréquemment considéré comme parmi les Kurosawa majeurs.
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