Oulàlà, et bien Le Tunnel de la mort est clairement un film à éviter. A la fin on découvre que ce sont deux Booth (le réalisateur et le producteur) qui ont tout fait, et malheureusement ce film à tous les défauts du métrage d’horreur artisanal.
Les acteurs ne sont pas convaincants. On les sent pleins de bonnes intentions mais leurs personnages sont affligeants, les révélations sur leurs ancêtres respectifs sont hilarantes de ridicule, et il y a des passages qui font vraiment pitié par leur surjeu (le passage avec les yeux écarquillés est d’une drôlerie inimitable). Aucun ne semble avoir une réelle filmographie et cela peut se comprendre à la vue de ce métrage, qui n’a tout simplement ni héros corrects, ni méchant correct. On ne s’attache absolument pas au sort des victimes, les apparitions du méchant manque totalement de saveur, bref, là c’est un raté certain.
Le raté se poursuit encore davantage avec l’aberration du scénario. Le métrage réussit l’exploit d’avoir un concept simple, et de n’en rien tirer du tout. Long, abstrait, souvent d’une niaiserie totale (la maladie des amoureux !) Le tunnel de la mort s’enfonce en plus en tendant le bâton pour se faire battre. Le découpage en « floor » du film par exemple est une idée que The Asylum et ses nanars n’aurait probablement pas reniée. Honnêtement il y a des passages qui tirent en longueur sans explication (on voit une fille marcher entre des casiers pendant au moins cinq minutes !) et le final est risible.
La réalisation est médiocre. Effets de style intempestif totalement pas maitrisés, scènes horrifiques affligeantes, décors non exploités, Le Tunnel de la mort dégage une impression d’amateurisme extrêmement forte, et c’est tout à fait préjudiciable au métrage qui en plus évolue dans un genre, le huis clos, qui nécessite précisément une grande maitrise dans la mise en scène. Les décors auraient pu être bons, mais le réalisateur s’en contrefiche totalement, préférant visiblement se concentrer sur la photographie pour construire son ambiance. Une photographie bidouillée à l’extrême, continuellement d’un bleu-vert bien moche, que des effets numériques à deux balles ne parviennent guère à compenser. De surcroit le film est raté aussi sur le plan horrifique, avec très peu de scènes réussies. Je ne retiendrai vraiment que quelques bons plans vers la fin de cadavres pourris, mais c’est finalement très peu pour un film avec un titre comme « le tunnel de la mort ». Pour la bande son quelques efforts on était heureusement fait, c’est peut-être le seul vrai point méritant des éloges, mais cela ne compense pas l’inanité du reste.
En somme un film d’horreur qu’il vaudra mieux éviter. Amateur mais dans le vrai mauvais sens du terme, ce Tunnel de la mort est bourrelé d’imprécisions, d’incohérences, et délivre un spectacle pénible à voir. Je lui accorde malheureusement 0.5.