Considéré par le bon public comme l'un des meilleurs films de baston modernes, et par les extrémistes comme un chef-d'oeuvre, NBD a su devenir en quelques années un quasi-classique grâce à l'engouement d'une génération. Quand on sait que, dans d'autres genres, ce fut également le cas de Twilight ou encore Paranormal Activity, on est en droit de s'interroger sur la légitimité de ce statut et sur la véritable qualité du métrage. Une prise de recul et un visionnage objectif s'imposent donc. Les personnages, tout d'abord, sont assez inégaux. Des réussis (le héros simplet mais attachant qu'on se plaît à suivre et pour qui on compatit, sa mère, ... et c'est à peu près tout) mais aussi des personnages clichés et mal travaillés (de la petite amie fadasse qui n'a à offrir que son joli minois au vilain méchant tête-à-claques caricatural qui ressemble à une adaptation américaine d'Ivan Drago dans Rocky IV). Le scénario fait lui aussi son boulot à moitié. Autant on a parfois affaire à un film où la psychologie des personnages a voulu être creusée (le héros, le coach, ...) autant on a souvent droit à du vu et revu, ou encore à un remake de Bloodsport (le gentil looser qui fait office de meilleur pote se fait tabasser par le méchant qui l'envoie à l'hosto, où l'héroïque premier rôle annonce à sa blondasse qu'il va se venger en participant au tournoi, bla bla bla...), le tout plongé dans un univers destiné aux adolescents américains, avec le lycée, les fêtes dans les maisons de luxe, les belles filles en bikinis, et tout ce qui s'en suit, si bien qu'on se demande parfois si le vidéoclub n'a pas interverti le DVD avec celui d'une saison de Dawson. La morale du film, revendiquée par l'acteur principal, est-elle aussi mi-figue mi-raison (j'aime cette expression, on l'emploi trop peu souvent...). Tantôt le film est un véritable hymne au training qui nous donnerais presque envie de nous mettre aux arts martiaux, tantôt il se satisfait avec des petites leçons de morale bas de gamme, mention spéciale au happy end où du jour en lendemain le protagoniste et l'antagoniste, après le combat final, passent de la rivalité mesquine à des regards respectueux, parce que finalement ololz tou é pardoné. Les scènes de combat, enfin, sont Dieu merci assez bien chorégraphiées, bien qu'elles manquent un peu de panache et de variété. On peut trouver mieux. Au final un bilan en demi-teinte pour Never Back Down, qui n'est pas un spécialement un mauvais film, mais qui est clairement destiné aux adolescents peu exigeants (public cible qui a d'ailleurs a lui-seul contribué au succès du métrage), comme le montre l'ambiance teen-movie un peu trop mise en avant et le scénario quelque peu gentillet. N'optez pas pour sa suite, qui n'a clairement rien à proposer, et orientez-vous plutôt, entre autres, vers les Undisputed. Allez, une demi-étoile de plus parce que c'est l'un des films préférés de deux potes à moi et que si je mets pas la moyenne je vais me faire jeter. ~