Bon, honnêtement j’attendais nettement mieux de ce Burger Kill.
Coté interprétation il est inégal. En fait on notera une actrice principale solide, à la fois pleine de charme, pleine de dynamisme, et au jeu globalement convaincant, bien que son personnage ne soit pas terrible. Elle apporte du relief, et c’est bien. Le problème ce sont globalement les autres acteurs, qui pour l’essentiel surjouent. C’est un gros problème de Burger Kill, il semble que les acteurs pour être comique aient pensé judicieux d’en rajouter une couche, et au final c’est plus ridicule qu’autre chose. Au-delà de cela leur interprétation sont franchement mauvaises pour certaines (les jeunes du début introduisent fort mal le métrage), et la pléiade de personnages tous plus creux les uns que les autres n’arrange nettement pas les affaires de Burger Kill.
Le scénario est très très basique. C’est du slasher dans la plus pure tradition du genre, avec un tueur, des jeunes à tuer, et c’est tout ! Alors certes il y a des meurtres, plutôt sympathiques au demeurant, mais enfin le manque de surprises ait criant, et les poncifs s’accumulent à un rythme effarant jusqu’au final tellement téléphoné qu’il donne envie de fermer les yeux. Par ailleurs, au-delà de cela la dimension comique ne prend pas du tout. Le film réussit nettement mieux dans la dimension sérieuse de ses meurtres, et aurait du se limiter à cela car le reste tombe à plat, soit parce que c’est ridicule, soit parce que l’humour est nettement trop timoré pour faire mouche.
La mise en scène n’est pas exempt de gros défauts, toujours en lien d’ailleurs avec la dimension comique. Les accélérations à la Benny Hill par exemple sont d’un pitoyable rare, et la première fois je n’en croyais pas mes yeux ! C’est hallucinant, surtout lorsque ca arrive lors des meurtres. Les décors se limitent globalement au fast-food. C’est évidemment très restrictif, mais bon, compte tenu du budget, compte tenu de l’approche scénaristique, cela peut se justifier en partie. C’est quand même très léger. La photographie enfin fait beaucoup plus vieille que le film. Elle a presque une esthétique années 90 avec une totale sobriété de ton et une absence d’atmosphère travaillée. Pour le reste un bon point malgré tout : les effets horrifiques. Nombreux, bien fait, il y a des idées de meurtres bien sympathiques. Clairement le meilleur à retenir de ce Burger Kill réside dans ses scènes là. La musique par ailleurs n’est pas déplorable, mais de là à dire qu’elle apporte un vrai plus au film, je ne me risquerai pas sur ce terrain là.
En somme Burger Kill est un slasher très quelconque. Essayant d’aller sur une dimension pseudo-comique, il se loupe joyeusement et affadi en plus considérablement une dimension sérieuse plutôt bien aboutie. Techniquement très loin d’atteindre des sommets, plombé par une interprétation qui en dehors de l’actrice principale est passée à coté du sujet, Burger Kill apparait pauvre, fade, et bancal. Face à des productions récentes du genre des Laid to rest (surtout le 2) qui redonne leurs lettres de noblesse au genre, il ne tient pas la route.