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La_Mort_Dans_L_Oeil
28 abonnés
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5,0
Publiée le 14 mai 2010
Comment un gars de 23 ans au Philippines a-t-il pu concevoir cette merveille, ce bijou ? Tout simplement magique, inimaginable, inactuel, poétique, politique, étonnant, émouvant, sensuel, éblouissant, totalement singulier. Tout bonnement ce qu'on attend du cinéma. Principalement en noir et blanc, peu de couleurs, mais quelles couleurs... Magnifiques… oscillant en permanence entre film parlant et film muet, parfois même sans aucune musique, d'autres fois accompagnées sur une longue distance (en mono), des intertitres laconiques, quelques images d’animation sommaires pour figurer l’aspect cosmique de la chose (soleil occulté, pluie d’étoiles filantes), plusieurs formats utilisés, 35mm, vidéo qui donne un effet de battement, de palpitation au faux film d'antan ; superbe prologue en couleurs, peu éclairé (beauté des peaux) : un couple dans une case en plein milieu de la nuit, à la seule lueur d'un feu, on entend les grillons dehors, les chiens aboyer au loin ; à mesure que nos yeux s'habituent à l'obscurité, on découvre une femme qui n'arrive pas à trouver le sommeil. Et c’est le début du conte naïf, exhumé du passé, de l’histoire fantasmagorique et politique des Philippines, de la résistance à l’esclavage et au joug espagnol en 1890. On suit le petit sonneur de cloche (la séquence de l‘observation de l‘éclipse est juste bouleversante), puis le jeune révolutionnaire malade, et enfin le comédien d’une troupe villageoise mimant Bernardo Del Carpio, comme les trois étapes de la vie d’un Katupineros. Probablement un des plus beaux films des années 2000. « tout le monde ne dort pas dans la nuit des ancêtres »