Paco est un péon mexicain, travaillant dans la misère d’une mine d’argent. Jusqu’à ce qu’il ne fasse éclater une révolte qui va prendre de l’ampleur. Il croisera le chemin de Kowalski, un émigré polonais et surtout mercenaire aussi cupide qu’efficace !
Vous l’aurez peut-être compris, « Il Mercenario » appartient au sous-genre du western spaghetti qu’est le western zapata, situé durant la Révolution mexicaine. Le hic c’est qu’il fait beaucoup penser à « Giù la testa » de Sergio Leone (on y retrouve deux héros venus de milieux très différents et faisant équipe contre l’armée). Certes, le film de Leone est sorti après, et ce serait faire un mauvais procès au film de Corbucci que de l’accuser de ne pas être aussi bon que ce dernier. Toujours est-il que vu d’aujourd’hui, il apparait très inférieur...
En grande partie car « Il Mercenario » est tout de même assez brouillon. Des dialogues peu intéressants, une intrigue simpliste, les thèmes de Morricone (au passages plutôt jolis) utilisés à tort et à travers. Et une mise en scène des séquences d’action sans grande envergure ni grande maîtrise de l’espace, s’il on excepte un duel réussi dans une arène. Enfin, Tony Musante semble être relativement limité en charisme pour incarner le protagoniste révolutionnaire. Mais peut-être était-ce volontaire, afin de souligner une révolution de pacotille ?
Car il y a tout de même du bon dans ce film. La réflexion politique, bien qu’au second plan, est présente. Pointant du doigt la violence et l’absurdité des révolutions populaires, tout aussi arbitraires et injuste que ce qu’elles combattent. Avec l’ironie de présenter notre grand général révolutionnaire en clown !
Et l’histoire, certes simple, propose tout de même une amitié intéressante. Tandis qu’elle a le mérite de ne jamais ennuyer, enchaînant les coups fourrés, et autres fusillades. Puis le film bénéficie de jolis paysages espagnols (souvent un bon point récurrent dans les westerns spaghetti !). Et de quelques bonnes têtes. Jack Palance en gangster sadique. Et bien sûr Franco Nero, qui fait partie de ses acteurs dont la simple présence ou le regards à l’écran peuvent illuminer une scène. Comme dans « Django », l’acteur et son personnage se complaisent à utiliser des mitrailleuses, représentatives de la violence du film.