Cinquième long-métrage de Terrence Malick et palme d'or 2011, « The Tree of Life » est l'un des films les plus controversés de ces dernières années. Quand certains voient en « The Tree of Life » du génie et de l'audace, d'autres décrivent un excès de prétention et une abondance de mystère pour une incompréhension générale. Ne tentons pas de départager, mais seulement de comprendre et d’émettre un point de vue personnel si possible pertinent...
Donner son opinion sur « The Tree of Life », c'est comme rentrer en terrain hostile. La contre-attaque se fera surement entendre et elle sera violente. Nouvelle palme d'or qui crée la polémique, le film de Terrence Malick est indescriptible. C'est pour cela qu'il n'est pas étonnant de voir les foudres du public s'abattre sur le réalisateur, pour un film injustement qualifié d'inaccessible et sévèrement détruit par la plupart.
« The Tree of Life » est une œuvre métaphysique particulière. Concentré autour d'un scénario assez classique mais très mystérieux, le cinquième film de Terrence Malick s'aventure là où on ne l'attendait pas. Construit en flash-back/flash-forward, « The Tree of Life » est un labyrinthe dans lequel il est difficile d'y voir clair. Ce labyrinthe, représente la pensée et les souvenirs de Jack, architecte d'une métropole des États-Unis. On découvre l'homme et son enfance difficile, coincé entre une mère aimante et sensible et un père très strict. Jack nourrit beaucoup de colère envers ses parents et abat sa colère sur ses deux frères cadets. Parallèlement à ses souvenirs, Jack se questionne sur le monde qui l'entoure. Ce long questionnement, Malick le fait vivre au spectateur. Avènement de la terre, apparition de la vie, éruptions volcaniques, apocalypse, Malick divague et accompagne le spectateur dans un voyage lyrique et dramatique.
Si cet aspect philosophique mais aussi religieux, ces séquences de pure création, sont surement les gros problèmes relevés par le public à l'encontre du film, elles sont aussi les plus ambitieuses qui soient et provoque une totale contradiction avec l'intimité que l'on peut avoir au sein de la petite famille recluse au Texas. Et pourtant les deux séquences ont une importance similaire mais dans des registres bien différents. L'une personnelle, proche de notre espèce, et l'autre beaucoup plus omnisciente.
La famille du Texas est donc l'une des seules entités du film qui nous raccroche à de l'ordre de l'humain. Malick y décrit très bien la relation père-fils. Une relation particulière, compliquée mais essentielle car elle donne naissance aux nouvelles générations d'hommes. Chez Malick, ces nouveaux hommes sont torturés par le remords, épris d'une violence, d'une ambition de victoire et d'une puissance transmises de père en fils. Jack est le premier de la fratrie et le jeune homme ne parvient pas à se construire à cause de cette relation paternelle conflictuelle. Dans ce monde très masculinisé de Terrence Malick, le rôle de la mère est quant à lui un pas en arrière. Mais le réalisateur est doué de sensibilité et donne lieu à de grands moments de bonheur entre les enfants et leurs maman si affectueuse soit-elle, mais incapable de les protéger d'un mari impulsif.
Malick joue les intimistes et se permet un drame familial bouleversant de réalisme. Un réalisme accentué par des prestations hors normes des acteurs. Brad Pitt en tête dans son rôle de père autoritaire. L'acteur joue un jeu sincère, personnel, doué d'une sensibilité incroyable. Son fils Jack, interprété par Hunter McCracken, est le second personnage le plus réussi. Le petit garçon est lui aussi empli de douleur, de mélancolie et nous attendrit tout particulièrement(tout comme ses jeunes frères). Révélation du film et depuis vedette d'Hollywood, Jessica Chastain joue elle aussi un rôle très important dans cette réussite de représentation de la famille. L'actrice incarne parfaitement son personnage terrorisé, soumis mais aussi hyper sensible. Enfin on retrouve aussi Sean Penn, dans le rôle de Jack adulte. Là encore une très bonne interprétation pour un rôle toutefois plus secondaire.
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