[EDIT : 2e visionnage]
Auréolé de la Palme d'or à Cannes, descendu en flèche par les spectateurs, "The Tree of Life" n'a laissé personne de marbre, à l'image de tous les films de Terrence Malick. Mais qu'en est-il finalement de cette oeuvre qui fait débat ? Non dénué de certaines longueurs contemplatives, il n'en reste pas moins que cet Arbre de vie est une expérience cinématographique rare, obsédante, de celle que l'on vit rarement, surtout ces dernières décades. Malick propose, innove, prend des risques et a le mérite de proposer un point de vue sur les grandes questions de l'Humanité. Le pari est risqué, mais il s'abandonne loin des terrains balisés et on peut déjà féliciter son audace. De plus, le film est d'une beauté rare, d'une sensibilité rarement atteinte, l'écoulement des images se marie à la perfection avec une musique envoûtante, qui prend au tripes et les comédiens octroient au film une belle intensité. Brad Pitt montre à nouveau qu'il est plus que la belle gueule des années 2000 et confirme ainsi tout le bien que l'on pensait déjà de lui. Penn, bien que rare, éblouit et Jessica Chastain est une révélation à l'instar du jeune comédien qui interprète Jack enfant, bouleversant de justesse. Grâce à cette symphonie de l'existence, "The Tree of Life" invite au sensoriel, à l'appréhension du monde par les émotions et a le mérite de rapprocher le cinéma de l'art contemplatif, de la musique classique et même dans une certaine mesure de la peinture. Malick s'est abandonné à son oeuvre et a eu le mérite de ne jamais lâcher sa ligne directrice, ce qui fait plaisir à voir. Bref, en tendant à l'universel et à l'universalité, Malick a pris le risque de ne pas plaire à tout le monde, toutefois "The Tree of Life" est une oeuvre fascinante pour ceux qui arrivent à entrer dans son univers, à lâcher prise, à laisser leurs à-priori au vestiaire ainsi que pour ceux qui savent contempler sans tout vouloir contrôler. Une merveille.