Je ne suis pas cinéphile et certainement trop jeune pour prétendre avoir un minimum de culture cinématographique. Je n'ai pas vu ce film au cinéma mais seulement sur le petit écran de mon PC, et il faut bien le reconnaitre, il s'agissait d'abord d'un moyen pour retarder le moment de se mettre au boulot.
Je ne connais rien à la manière dont on fait un film, et à mon avis, je suis incapable d'apprécier la longueur des plans, le cadrage ou ce genre de trucs dans leur aspect technique. En général, quand il y a des scènes de paysage qui dure des plombes comme dans the Tree of Life, j'accélère jusqu'à ce qu'il y ait un peu d'action.
Là je n’ai pas accéléré, je me suis tapée les 2h18 jusqu'au bout, pour pas en perdre une miette. Je comprends parfaitement les critiques qui dénoncent les films d'intello, avec des scènes ultra longues, des scénarios vaseux, dont on sort en se disant qu'on est sûrement trop con pour pouvoir en saisir le sens. Ce n’était pas le cas ici, j'ai trouvé que chaque scène avait sa place et qu'aucune ne méritait qu'on la passe.
à lire les critiques négatives, voire très négatives, il s'agit uniquement d'un film sur Dieu, le rapport d'infériorité que les hommes entretiennent avec lui et la fatalité de la condition humaine. Ce serait un film mystique, par là inaccessible, empreint de catholicisme dégoulinant.
Si j’ai été touchée par ce film d’intello en apparence, je crois que c’est juste parce qu’il n’y a rien à comprendre. The Tree of life reproduit simplement l’émotion que l’on ressent lorsque l’on se rend sur un lieu abandonné de l’enfance, lorsque l’on se tourne vers son passé, que l’on regrette, se questionne et où l’on perd pied pour quelques instants.
Le réalisateur parvient à prolonger sur 2h18 l’instant fugace pendant lequel le temps s’arrête, les images marquantes se bousculent dans la mémoire, sans cohérence, le récit se perd dans l’espace et dans le temps, l’homme cherche des réponses, ou un sens, sans jamais le trouver.
Il rappelle l’esprit humain qui s’extraie du présent pour contempler le passé et qui se laisse submerger par une nostalgie à donner le vertige. Pas besoin de scénario, pas besoin d’action, ce film n’est pas une histoire, ce film est une émotion.
L’amour de Dieu, le rejet de celui-ci, les interrogations mystiques n’interviennent là que pour mettre en valeur les interrogations du fils, le rejet du père, et l’amour présent avant tout dans cette famille, qui marque les souvenirs de l’adulte interprété par Sean Penn. Ce n’est pas un film pompeux sur Dieu, c’est un film simple sur l’homme. Le rapport à la mort est au deuil n’en fait pas une ode au morbide, déprimante, bien au contraire. Le deuil est sublimé par le souvenir heureux du frère, celui qui marque véritablement Sean Penn.
Finalement, il n’est peut-être pas nécessaire d’aimer le cinéma pour être touché par the Tree of Life, ce film est simplement un bout de mémoire, un morceau de vie.