On avait quitté Rambo 10ans plutôt, il venait de quitter la Birmanie pour rentrer « chez lui », sur sa terre natale en Arizona. Le film se terminait sur un plan large à l’entrée d’un ranch où sur la boîte aux lettres on pouvait y lire "R. Rambo". Après avoir livré bataille au Vietnam, en Afghanistan et en Birmanie, John Rambo doit cette fois-ci se battre « à domicile » face à un cartel mexicain.
Pour ce cinquième et dernier (à ce jour) opus de la saga démarrée en 1982 par Ted Kotcheff, on retrouve pour la première fois Rambo dans un contexte familial, installé dans le ranch de son père où il vit avec une mexicaine et sa petite-fille (une adolescente qu’il a élevée comme s’il s’agissait de sa propre fille). Contrairement au précédent opus, Stallone délaisse la réalisation et la confie à Adrian Grunberg qui s’était fait la main avec comme premier long-métrage, le mitigé Kill the Gringo (2002) avec Mel Gibson.
En essayant de faire abstraction d’un scénario relativement simpliste et bête, très clairement, on peine à reconnaître le Rambo de ses débuts, celui qui allait zigouiller du vietcong, des ruskoffs, voir pulvériser des birmans. Rambo : Last Blood (2019) donne plutôt l’impression d’avoir affaire à un vigilante movie façon Taken (2008) dans la première partie avant de virer de bord dans la seconde en se transformant en Home Alone (1990) avec ce ranch qui se transforme en labyrinthe de la mort (certes, les scènes sont bien sanguinolentes et on en a pour notre argent, mais cela dessert aussi le film).
Du haut de ses 72ans au compteur (lors du tournage), Sly nous prouve qu’il n’est pas ce "vieux gringo sénile" comme le surnomme le chef du cartel. Cela reste un plaisir coupable de le voir avec tant de hargne se jeter sur les mexicains pour au choix, leur péter la clavicule du bout des doigts, leur arracher le cœur à pleine main ou leur concocter des pièges bien vénères dans son tunnel.
Seul regret et pas des moindre, retrouver notre bon vieux Rambo au cœur d’une intrigue aussi fade et flemmarde car même si le plaisir de le retrouver est toujours intact, on aurait préféré que cela se fasse dans d’autres conditions, avec un scénario qui vaille réellement la peine de le faire sortir de l’ombre. L’ensemble s’avère bourrin, bêtement violent et sanguinolent, le tout, magnifié par une très belle fin, poétique & nostalgique (avec en guise de générique de fin, des images extraites de la saga, nous laissant voir l’évolution de Rambo sur plus de trente ans).
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