Alors que l’on croyait la saga Rambo définitivement enterré, Sylvester Stallone remet une nouvelle fois le couvert onze ans après les événements en Birmanie. Cette fois-ci bel et bien à la retraite, notre vétéran s’est retiré dans l’ancien ranch de son père en Arizona, profitant alors pleinement de la petite vie tranquille qu’il avait toujours recherchée. Aux côtés de sa vieille amie Maria et sa petite-fille Gabrielle, jouée par la jeune Yvette Monreal, il s’occupe d’un sous-sol qu’il a creusé lui-même sous les champs et dresse quelques chevaux. Le thème des valeurs familiales ressurgit alors que celle qu’il considère comme sa propre fille retrouve la trace de son père biologique, qui l’avait abandonnée très tôt dans son enfance, grâce à une amie vivant peu après la frontière du Mexique.
Cherchant des réponses de plus en plus pressantes, elle décide de s’y rendre malgré les avertissements de Rambo, qui estime avoir suffisamment connu le personnage pour affirmer qu’on ne change pas si facilement. Et alors qu’
on l’endort lors d’une soirée en boîte de nuit
, le scénario se transforme en un véritable Taken dans lequel (Bryan Mills) John Rambo enquête sur la disparition de Gabrielle en n’hésitant pas à employer la manière forte pour arriver à ses fins. Le contexte de la guerre laisse alors place à un affrontement avec un cartel mexicain responsable d’un trafic de jeunes femmes satisfaisant de nombreux clients. Deux frères, joués par les charismatiques Sergio Peris-Mencheta et Oscar Jaenada, mènent l’organisation d’une main de fer
et fichent une sacrée rouste à notre héros qui s’était étrangement présenté face à la trentaine de membres à découvert
.
Différente de celle du précédent film, la violence est marquée par le traitement des humains, par les affrontements très sanglants, mais aussi par une certaine brutalité dans les propos, comme ceux du père de Gabrielle qui ne font pas dans la dentelle
quant aux raisons de son abandon
. Si cet épisode fait quelque part moins Rambo que les précédents, cela reste assez logique que le contexte du scénario et ça n’empêche surtout pas le film d’être terriblement jouissif dans ses scènes d’action, notamment lors de la dernière où ce bon vieux John exploite une nouvelle fois son terrain pour le défendre comme s’il était en guerre. Mise en scène à la manière d’un Equalizer, elle montre un (Robert McCall) John Rambo en pleine possession de ses moyens afin de défoncer un à un les membres de la bande qui s’oppose à lui.
Pièges explosifs, démembrements, coups de fusil à pompe en pleine tête, transpercement, découpage de cheville, arrachement de cœur, une créativité digne des plus belles fatalités de la série de jeux vidéo Mortal Kombat ! Une histoire de vengeance certes vue et revue dans l’histoire du cinéma, mais suffisamment bien mise en scène pour marquer ses instants. Si Last Blood semble bien être le dernier Rambo étant donné sa référence au titre First Blood du roman d’origine, allez savoir si Sylvester Stallone ne reviendra pas une nouvelle fois casser la figure à qui le mérite du haut de ses quatre-vingts ballets.