Magnifique scénario sur le deuil, porté par une légèreté acidulée et un Nani Moretti grandiose. Le film est par contre plombé par un réalisation déprimante, très téléfilm, avec des cadrages gris et flottants et une musique omniprésente et mal utilisée. Le scénario et Nani Moretti méritaient largement mieux
Un scénario d’une rare intelligence et d’une grande pertinence pour ce film auquel Nanni Moretti a donné beaucoup de lui-même. Après le deuil de l’enfant (La Chambre du fils), il aborde ici celui de l’épouse… et traite le sujet d’une manière très personnelle et originale à travers une restructuration de sa personne reposant sur les lieux et la mémoire… C’est très finement observé et décrit, avec une justesse psychologique et même psychanalytique exceptionnelle (mais ce n’est pas une surprise avec Moretti). Bref, ce serait parfait si l’auteur s’était chargé lui-même de la mise en scène. Hélas, il la confie à un tandem de cinéastes qui sont loin de le valoir au niveau des plans et des images… Total, on reste un peu sur notre faim malgré la qualité indiscutable de cette œuvre.
Beau film sur le deuil traité avec intelligence et surtout qui sait éviter la mélo et patho habituel. Un joli casting et une idée originale (un père décide de rester devant l'école de sa fille pendant les heures de cours). Mais deux problèmes plombent le film. 1èrement la scène d'amour qui arrivent comme un cheveu sur la soupe, sans intérêt on se demande vraiment pourquoi puisque ça n'apporte rien au film. 2èmement l'intrigue parallèle de la fusion qui prend beaucoup trop de place dans le film, presque à en devenir quasimment aussi importante que le thème priincipal, c'est extrèmement embêtant. Dommage ça méritait mieux. Nanni Moretti est particulièrement bon.
Le film n'est pas bien inspiré, il manque de crédibilité(par exemple la mère défunte est jamais évoquée dans les discussions entre le père et sa fille qui donne jamais l'impression que sa mère lui manque ou le fait que Pietro passe ses journées à attendre sa fille devant l'école). D'autre part, l'émotion et l'humour sont moyennement au rendez-vous.
Ce film peut sembler repoussant du fait du pitch simpliste nous faisant observer un homme seul assis sur son bac. Cette petite histoire troublante a deux grands atouts : D’un coté, le minimalisme très original de son scénario et de sa mise en scène, et d’un autre coté l'intensité du jeu de Nanni Moretti. Ce cocktail rend l'histoire de ce veuf brisé particulièrement émouvante sans jamais sombrer dans le pathos (j'ai pleuré!).
Film qui vaut surtout pour l'interprétation de Nani Moretti, très touchant en veuf et père de famille. Les scènes dans le parc sont de beaux moments, notamment une relation à distance entre Pietro (Nani Moretti) et une enfant trisomique. Malheureusement, l'irruption du monde du travail et une scène de sexe crue (très mal filmée tout comme la première scène) viennent gâcher le récit.
Sous forme d’épître sur le deuil et sa souffrance, ce film très personnel nous conte le cheminement d’un homme traumatisé par le décès de sa femme, qui va se créer un univers de complicité avec sa fille, détaché des vaines ambitions sociales et professionnelles. Il fallait toute la subtilité du réalisateur Antonello Grimaldi et de son interprète principal Nanni Moretti, pour nous toucher et nous émouvoir avec des moyens et un scénario aussi minimalistes.
Du bon et du moins bon : dans cette dernière catégorie la scène de sexe vers la fin, qui arrive "comme les cheveux sur la soupe" ou le côté artificiel de certaines interventions (le trio français en particulier - coproduction ?). Dans le positif, l'excellente prestation de Moretti et l'idée-même du film : Pietro part à la découverte de sa femme post mortem, ce qui nécessite une remise en perspective de tout son environnement, affectif aussi bien que professionnel - cela donne une sorte d'oxymore visuel, chaos, mais chaos "calme", qui donne un récit passionnant.
L'histoire d'un homme qui va prendre le temps du deuil. Inutile de dire que pour la moitié féminine des spectateurs, ce film est indispensable, Nanni a le beau rôle, l'histoire est d'autant plus belle qu'elle n'est pas fleur bleue, et les personnages féminins autant que masculins semblent tout droit sortis d'un article de Cosmopolitain ou Citizen K. Pour les autres, il y a une véritable maîtrise de la caméra, des situations qui sont ubuesque mais qui passent pour vraisemblables, et une belle galerie d'acteurs. Ensuite, on déguste une belle échappée sur le mode arrêtons le monde fou qui nous entoure pour revivre les uns avec les autres, même si elle est facile, et la musique à la fois hype et très agréable finit d'enrober l'ensemble pour passer un excellent moment. Tendresse, humour, questionnements, amours, méditation, on a tout, et c'est une surprise.
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1,0
Publiée le 7 octobre 2020
Nanni Moretti est très doué pour jouer lui-même comme d'habitude quel que soit le rôle qu'on lui donne. On a dit que c'était un film sur l'absence de chagrin mais même à cet égard le sentiment de chagrin devrait être en quelque sorte implicite ce qu'il n'est pas le moins du monde. La fin est là simplement parce que le film devait être terminé mais cela aurait pu se produire comme ça à tout moment. Il n'y a ni changement ni développement. Des personnes apparemment adultes parlent comme si elles étaient des adolescentes immatures et une petite fille sort avec un commentaire typiquement adulte sur les autres. Les commentaires sur la vie, la société, les entreprises sont une suite de lieux communs typiques. Des séquences dramatiques semblent choisies dans des clips publicitaires à la mode et ont le même impact émotionnel. La scène de sexe torride n'est qu'une imitation plus douce des platitudes du noyau dur. Il y avait sans doute matière à drame mais apparemment l'auteur ne savait pas comment y faire face...
A la vision de Caos Calmo, on ne peut s'empêcher d'imaginer ce que Nanni Moretti, à la réalisation, aurait pu tirer du sublime roman de Sandro Veronesi. Antonello Grimaldi, dans l'adaptation de ce livre d'une infinie richesse, avait deux options : faire des impasses (par exemple, oublier la fusion de l'entreprise) ou tout traiter. En faisant ce dernier choix, le metteur en scène a ainsi peu ou prou respecté l'oeuvre mais il a surtout singulièrement affadi son propos, ne faisant des personnages entourant le héros que des ombres sans substance. Quelques belles scènes parviennent à sauver cependant l'ensemble avec l'extraordinaire présence de Nanni Moretti qui incarne le père sans repères du livre avec toute la subtilité requise. Si le film pouvait donner envie de lire le roman (ce n'est pas certain) à ses spectateurs, il aurait au moins ce mérite.