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Gérard Delteil
202 abonnés
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1,0
Publiée le 30 juin 2014
Pourquoi les réalisateurs de films à prétentions "artistico-politiques" comme celui-ci se croient-ils obligés de nous infliger des plans longs et statiques, des scénarios décousus, des situations incompréhensibles ? Et au bout du compte des films mortellement ennuyeux ? Pourquoi ne peuvent-ils pas s'exprimer simplement et nous raconter une histoire à laquelle on puisse s'accrocher et croire ? Voici un mystère plus épais encore que ceux qui entourent les divers éléments de ce film. Sans doute est-ce bien intentionné, mais sur ce thème classique de SF, Soleil Vert est cent fois plus réussi, bien que Richard Fleisher ne soit pas un cinéaste particulièrement progressiste sur bien des plans. Il est donc confirmé une fois de plus que les bon sentiments ne font pas les bons films ou romans.
En France, les films d’anticipation sont suffisamment rares pour ne pas se pencher sur la sortie de Carré blanc, premier long-métrage à peine 77 minutes, de Jean-Baptiste Leonetti venu de la réalisation de spots publicitaires. L’école de la publicité laisse sans conteste des traces dans une mise en scène extrêmement stylisée, pariant, le plus souvent avec raison, sur la symbolique de décors urbains traversés de tours de béton et d’acier. Imaginer un monde futur déshumanisé, où, plus que jamais, l’homme est devenu un monstrueux prédateur – un loup, à moins qu’il ne s’agisse plutôt d’un ours – ne fait guère preuve d’originalité. Mais il faut néanmoins porter au crédit du cinéaste novice la capacité à créer des séquences angoissantes à l’esthétique glacial. Mêler l’enfance et l’âge adulte du couple protagoniste constitue un deuxième atout de Carré blanc, d’autant plus qu’une similarité assez troublante de traits existe entre les jeunes comédiens et le couple interprété par l’inquiétant Sami Bouajila et la fragile Julie Gayet. Façonné pour devenir imperméable à toute émotion, un monstre au milieu d’autres qu’il ne parvient plus à distinguer, Sami Bouajila compose une sorte de responsable des ressources humaines, auteur de tests qui font froid dans le dos. L’utilisation de la bande-son, où l’on entend au travers de haut-parleurs l’exhortation à procréer – laissant du coup supposer la dénatalité – participe à l’atmosphère anxiogène. Carré blanc est donc un film épuré, qui refuse la complaisance de scènes sanglantes ou violentes, préférant travailler sur la stylisation des lignes droites et des parallélépipèdes qui traversent constamment l’image. S’il avait gagné en nuance et en épaisseur du scénario, le résultat n’aurait pas été loin de la réussite pour un coup d’essai.
Autant le synopsis m'avait emballé, autant le film m'a fortement déçu. Si on vient à comprendre le message que souhaite passer le réalisateur, je reste pour ma part tout de même dubitatif sur son pouvoir de conviction. Il me manque quelque chose, il y a un déséquilibre que je ne parviens pas à nommer. A noter tout de même l'esthétique extrêmement soignée et travaillée ; c'est plutôt rare pour être souligné.
"Carré Blanc" fait inévitablement penser à "Soylent Green" de Richard Fleischer pour le côté cannibale de l'affaire. A la vision de son monde urbain déshumanisé, j'ai eu quelques souvenirs du "Buffet Froid" de Blier. Mais, au final, le premier film Jean-Baptiste Leonetti m'a surtout rappelé la médiocrité, un peu atténuée ici par une photographie glaciale réussie, d'un des derniers essais de SF à la française (Dieu merci, il n'y en a pas beaucoup) : le minable "Dante 01" de Marc Caro. "Carré Blanc" a donc une image, une atmosphère et une bande-son globalement satisfaisantes. Le problème, encore une fois, c'est que l'esthétique ne fait pas tout, et que derrière la technique, c'est le néant total. Leonetti ne raconte rien de nouveau, si tant est qu'il raconte quelque chose. Le film ne dure qu'1h17, mais on pourrait en couper la moitié et en faire un court-métrage acceptable. "Carré Blanc" manque d'idées, se répète, tourne en rond, et finit... laborieusement. C'était bien d'essayer...
Le réalisateur veut dénoncer la société de la pensée unique qui formate les individus et donne un monde froid et sans imagination ni émotion! Seulement son propos est déjà établi au bout de dix minutes et le film nous fait sombrer dans un ennui profond.
Mais qu'est ce que la géniale Julie Gayet a été faire dans ce film ? C'est vrai qu'elle aime surprendre et être souvent là ou on ne l'attend pas mais avec ce Carré Blanc, elle nous offre une performance aussi inattendue que déroutante et une énième facette de son talent qu'on savait déjà immense. J'ai été voir ce film donc uniquement pour voir Julie Gayet et, une fois n'est pas coutume, je me suis globalement ennuyé..... comme si l'ennui de tous ces gens qui errent dans ce monde sans vie avait déteint sur moi. C'est un film plutôt difficile d'accès, très étrange, très inquiétant (à l'image du personnage interprété par Sami Bouajila) où le réalisateur Jean- baptiste Léonetti nous décrit un monde glacial, sans âme, sans couleur, sans humanité, totalement bétonné où chaque personne ressemble à un zombie en puissance. L'ambiance n'est pas gai et il ne se passe pas grand chose, sans doute que cette histoire "anticipe" un peu trop à mon goût...J'ai trouvé la bande son assez pauvre et souvent inappropriée. L'interdiction aux moins de 16 ans est exagérée même si l'horreur n'est pas visuelle mais complétement subjective et sous entendue....elle n'en reste pas moins violente psychologiquement. A défaut de nous divertir, il nous fait réfléchir sur ce que pourrait être le monde de demain.....non, .....allez un bon petit "Shark 3D" pour se remettre les idées en places !
Premier long métrage (après un court-métrage avec lequel il y a des ramifications) qui a le mérite de l'audace tant ce film sort des sentiers battus tant dans le fond que dans la forme. Film d'anticipation qui dénonce la déshumanisation rappelle des films (à divers niveaux) comme "THX 1138" (1971), "Brazil" (1985) et "De bon matin" (2011) en passant par "Alphaville une étrange aventure de Lemmy caution" (1965) de Godard. La mise en scène aussi épurée que glaçante ne fait qu'accentuer un monde aseptisé et balisé où les gens sont privés de tous sentiments ; ce n'est pas qu'ils n'en ont pas mais le monde où ils vivent désormais "conseille" fortement de cacher ce qu'ils ressentent, non pas lobotomisés mais plutôt savoir passer outre et les cacher aux yeux des autres. L'aliénation des uns et des autres est ici montrée de façon directe et, dans un sens, assez déroutant. La violence est omniprésente, physique aussi bien que psychologique le film décrit un monde qui fait peur à tous les niveaux. Bon point pour la bande-son, alliant divers sons et musiques parfaitement adéquates à ce monde insensible. Excellent casting avec un couple, Julie Gayet (touchante et perdue) et un Sami Bouajila (robot quasi lobotomisé de l'administration) qui s'offre corps et âme pour des personnages pas faciles à incarner. Un film qui laissera, je pense, froid une grande partie du public tant le style du film est à l'image de ce qu'il raconte. La fin reste peut-être trop ouverte, voir trop flou dans son épilogue. Néanmoins un film qui gagne à être vu et connu.
Voilà un premier film bien singulier. L'anticipation est un genre peu prisé en France. Pour son premier long métrage Jean-Baptiste Leonetti soigne autant la forme que le fond. A la limite de l'exercice de style. Le film est âpre, dur et froid. L'action est lente avec peu de dialogues, émaillée de déferlements de violence qui nous laissent pantois. La violence aussi dans les sentiments et les tensions qui unissent les personnages. Sami Bouajila et Julie Gayet forment un couple à la dérive convaincant mais le rôle le plus marquant est celui du veilleur de nuit tenu par Jean-Pierre Andréani, formidable. Visuellement les images sont aussi froides et dures que le propos. Succession de béton, de verres, de gris, de sombre, de sang. Une expérience particulière à mi-chemin entre Soleil vert, Orange mécanique et Les fils de l'homme. Un film désincarné, hors des entiers battus, pas facile d'accès, qui posent plus de questions qu'il ne donne de réponses. Pour ma part j'en suis sorti un peu perplexe mais en ayant tout de même passé un bon moment. Dès le départ intriguant et étouffant, le film se termine en gardant presque tout son mystère. Déroutant (presque fascinant) et en tout cas dérangeant.
Dans un futur incertain, en proie à la surpopulation mais où on ne croise que rarement quelqu'un, les ressources semblent avoir été épuisées et de ce fait l'humain devient sa propre nourriture. La loi instituée semble être soumise à celle de l'entreprise dont les cadres supérieurs sont tout puissants. Dans ce monde hostile, il faut être à la fois le meilleur et le plus cruel pour survivre. Adopter une logique implacable et feindre la normalité. Le système cherche ainsi à garder les plus forts c'est à dire ceux n'ayant aucun scrupule à "manger" les autres (pris au sens propre dans le film). Il autorise dès lors et même incite à déverser sa violence intérieure sur les plus faibles tout en voulant garder un semblant de paix sociale. Au royaume des paradoxes seul l'amour semble pouvoir nous sauver de cette monstrueuse folie. C'est ce que le film donne à voir, car son intérêt ne réside nullement dans son scénario (sommaire) mais plutôt dans sa mise en scène impeccable. Bref Carré Blanc c'est plus qu'un film d'anticipation, c'est allégorie de la psychopathie magistralement menée. Il s'agit pour moi d'un des meilleur film jamais réalisé. Brillant...
J'ai regardé ce film sans le regarder.Un ennui total où il ne se passe pas grand chose, peu de dialogue et un acteur en cadre d'entreprise très glauque. Ca éxiste, ça, des cadres d'entreprises comme cela ? Je ne crois pas ... Bref, un film à éviter ...
Tentative de drame d’anticipation à la française, mais manque de bol ce Carré Blanc se trouve être assez catastrophique. Le sujet du film n’a strictement rien de passionnant, la réalisation est d’une lenteur abominable et le casting à toute les peines du monde à donner vie à des personnages qui manque, il est vrai, d’humanité. Une sacrée déception pour ce film dont je me faisais un certain plaisir à découvrir.
trop glauque.la noirceur est trop presente meme si les symboles sont forts, pour decrire lextremisme de la societée de la consomation. mais les acteurs sont exceptionnels.le film est a regarder une fois au moins pour la force du message.
Une bouse sans nom, j'ai tenu 30 min, il ne se passe rien. Est ce pour cette merde que l'on aide le cinéma français à coup de subvention ?.........pour moi ça ne vaut même pas 4 litres de pisse.
De la science-fiction française ? Rien que pour avoir le plaisir d'écrire cette phrase, je n'aurais pas perdu mon temps à le regarder. Mais si en plus le résultat s'avère ambitieux et réussi à bien des égards, cela devient carrément un événement. Bon, j'exagère un peu car il y a quand même des manques m'ayant empêché de m'immerger autant que je l'aurais souhaité dans cet univers d'anticipation aussi sombre qu'inquiétant. Je trouve notamment que cela manque terriblement de contextualisation quant aux événements ou aux décisions qui ont pu amener à un monde aussi déshumanisé, brutal : on ne sait quasiment rien, si bien qu'on ne s'implique jamais autant que si nous avions eu toutes les cartes en main : que Jean-Baptiste Leonetti laisse une part de mystère pour permettre une libre part d'interprétation, soit, mais qu'on en sache un minimum me paraît quand même assez basique. C'est d'autant plus dommage que pour presque tout le reste, Leonetti fait preuve d'une imagination et d'un talent fulgurant pour offrir plusieurs scènes marquantes spoiler: (toutes les mises en situation professionnelles, dont la cruauté, la violence n'ont d'égales que l'ingéniosité) , pouvant compter sur un remarquable sens du décor et une qualité d'ambiance que peu de réalisateurs hexagonaux sont capables d'offrir, le tout sans réels effets spéciaux. Inattendu également mais tout aussi séduisant : le duo Sami Bouajila - Julie Gayet qui, malgré une opposition peut-être un peu forcée, expriment avec intensité les tourments intérieurs les agitant constamment. Pas sûr, alors, que spoiler: cette lueur d'optimisme finale soit en adéquation avec ce qui avait été développé jusqu'ici, mais pourquoi pas : après tant de noirceur, espérer, ne serait-ce qu'un peu, cela peut être salutaire. En tout cas, et même si l'on regrettera, donc, que cet univers n'ait pas souhaité s'appuyer sur un « historique » solide qui lui eut donné plus de valeur, « Carré blanc » est de ces titres ne nous laissant clairement pas indifférents : comme quoi, il y a encore une petite place pour les auteurs inventifs et talentueux en France : une vraie bonne nouvelle.