Mais que ce passe-t-il ? Uwe Boll serait-il malade ? Non je dis ça parce que c’est le premier film qu’il fait qui ne soit pas une adaptation de jeu vidéo ; mais aussi parce que cette fois-ci son film n’est pas totalement affligeant de nullité !! Cette fois-ci notre allemand fou nous propose de suivre l’histoire de Seed, un tueur en série sadique qui passe à la chaise électrique. Malgré tout, il survit à son exécution et on décide de l’enterrer. Parvenant à s’extraire de son enfer, il décide de se venger de tous ceux qui ont été la cause de sa perte… Scénario simple (comme c’est souvent le cas chez Boll !!) mais, à l’inverse de ce qu’il avait fait sur "Bloodrayne", Uwe a eu l’intelligence de se concentrer sur ses personnages et sur l’action. Tout d’abord, le film commence sur une excellente scène d’effroi où Seed le tueur regarde tranquillement des vidéos de tortures sur des chiens. Tout d’abord, même s’il s’agit de vraies vidéos prêtées par le PETA, il faut arrêter de jouer les offusqués et de traiter le film de bouse proposant de la violence gratuite (et puis si vous ne supporter pas la moindre goutte de sang, continuez à aller voir "Le Journal de Bridget Jones", "Mary à tout Prix" ou autres "Dirty Dancing" et faites pas chier !!!). Ensuite, cette scène est parfaite : le jeu de la caméra balançant entre les images horribles sur l’écran et le visage sans aucune expression de Seed nous montre à quel degré d’inhumanité cet homme correspond. Il s’agit d’un véritable monstre sans la moindre émotion. Le tout filmé dans un environnement sombre où juste la lumière de la télé éclaire Seed contribue à instaurer une atmosphère macabre nous mettant très mal à l’aise. C’est vraiment réussi. Au fur et à mesure que le film avance, on nous apporte de nouvelles preuves du côté monstrueux de notre tueur (les vidéos retrouvées chez lui montrant la décomposition accélérée de victimes, humaines ou animales, qu’il laisse mourir de faim) qui atteste la décision du juge de le faire exécuter. Ensuite, l’idée de vouloir faire de « ses bourreaux » de vrais bourreaux pour contourner la loi (le début du film nous explique qu’aux USA, si un condamné à mort est toujours vivant après avoir subi 3 électrocutions de 15000 volts durant 45 secondes chacune, il doit être relâché.) est assez excellente ainsi que le fait que le tueur soit toujours en vie et revienne se venger (perpétuant ainsi la tradition du boogeyman indestructible que l’on retrouve dans les sagas "Halloween" et "Vendredi 13"). Malheureusement, tout ne pouvait pas être parfait : même si de bonnes idées sont présentes, on a l’impression à l’écran que le film a été épuré de sa violence, que les scènes de meurtres ont été cutées de façons à ne pas choquer. Serait-ce encore un coup de la censure dû à la fameuse tyrannie du PG-13 ? C’est vraiment dommage parce qu’avec un tel sujet, un tel personnage et une telle ambiance malsaine, ce film n’aurait jamais dû être censuré : le gore devrait être omniprésent, quitte à finir avec une classification R !! Au lieu de ça on se retrouve avec un objet ayant un bon fond mais une mauvaise forme : c’est triste à dire mais ça plombe le film. Et c’est d’autant plus frustrant que la fin du film est très bonne. "Seed" est donc sans conteste le meilleur film de Uwe Boll à ce jour (bien loin devant le moyen "Bloodrayne", le mauvais "King Rising" et les calamiteux "House of the Dead" et "Alone in the Dark") que se soit au niveau du scénario ou de la réalisation ; il rate même de peu le statut de très bon film horrifique. Comme quoi, il peut y avoir de l’espoir, même après quatre échecs cuisants. Est-ce enfin la résurrection d’Uwe Boll ?