En exécutant son dernier contrat, un tueur à gage provoque la cécité d’une jeune chanteuse. Pris de pitié pour elle, il l’épargne mais c’était sans compter sur son patron, bien décidé à ne laisser aucun témoin vivant…
Moins d'un an après l'exécrable Silent Night (2023), John Woo est déjà de retour en réalisant cette fois-ci, le remake éponyme de son polar HK âpre et radical, qui mettait en scène Chow Yun-Fat. Comme à chaque fois, c’est toujours la même rengaine, on se demande éternellement quel était le foutu intérêt de réaliser le remake d’une oeuvre qui se suffisait à elle-même.
John Woo semble s’être assagi, la mise en scène est considérablement moins rythmée par rapport au précédent (malgré quelques scènes qui viennent nous sortir de notre léthargie), pour le reste, c’est à peu de chose près la même chose, mise à part le décor où l’on quitte Hong Kong pour la France et un Paris de carte postale (entendez par là, un Paris fantasmé, qui n’existe pas : on n’entend pas les oiseaux lorsque l’on ouvre les fenêtre de son appartement, comme par le plus grand des hasards le personnage principal à un appartement avec vue sur la Tour Eiffel, il n’y a pas de terrasse de café sur les quais de Seine, on a rarement vu aussi peu de monde dans les rues de la capitale, …). Bon, ok, je chipote.
Mais pour le reste, c’est clairement la douche froide. Le scénario est réellement d'une ɔonnerie abyssale
(la séquence du Prince d’Arabie Saoudite intouchable au prétexte que la France importe du pétrole et exporte des armes est priceless niveau buIIshit),
sans oublier les longs tunnels de dialogues à n'en plus finir, avec des flashbacks complètements crétins qui ne servent qu’à faire du remplissage et à brasser du vent
(lorsque Zee raconte son altercation avec Le Breton, qu’elle s’est retrouvée à dormir sous les ponts, que sa mère était une junkie, …).
Côté mise en scène, c’est à n’y rien comprendre (si vous voyez le film en VO), on alterne d’une scène à l’autre l’anglais et le français
(lorsque Sey discute avec son coéquipier sur son lit d’hôpital, d’abord en français, puis en anglais lorsque l’infirmière rentre dans la chambre. Et lorsqu’elle quitte la pièce, ils poursuivent en anglais comme si de rien n’était).
Même la réalisation finit par nous blaser. John Woo et ses éternels gimmicks qu’il nous ressort dès qu’il en a l’occasion, sauf que cela fait 40 ans qu’il nous les fout dans tous ses films (des plans aux ralentis, l'éternel mexican standoff ou ces foutus pigeons et colombes qu’on a envie d’abattre à coup de chevrotine). Ce réalisateur est un cliché ambulant, quel que soit le film qu’il réalise, on sait pertinemment qu’il ne pourra pas s’empêcher de cocher toutes les cases de son cahier des charges. Enfin, on évitera de s’attarder sur la B.O. composée par Marco Beltrami qui, s’il nous évite les airs d'accordéon, à composé ici une musique totalement hors contexte.
35 ans après, John Woo vient piétiner son film culte avec un remake fadasse et bien trop long pour le peu de chose (d’intéressant) qu’il a à nous raconter. On comprend parfaitement pourquoi le film a échoué sur Peacock aux États-Unis. Ne vous y détrompez pas, si le film bénéficie d’une exploitation en salles dans l’hexagone, c’est uniquement pour la présence au casting d’Omar Sy, sans quoi, il aurait lui aussi fini sur Amazon Prime ou Netflix.
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