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    Toi, moi, les autres
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Toi, moi, les autres" et de son tournage !

    Et de 2 !

    Après Regarde moi, Toi, moi, les autres est le deuxième long métrage signé Audrey Estrougo à sortir sur grand écran. La réalisatrice retrouve pour l'occasion la plupart des membres de l'équipe technique de son premier film, ainsi que certains comédiens, tels que Marie-Sohna Condé, qui jouaient déjà dans Regarde moi.

    Naissance du projet

    Après la sortie de Regarde moi, Audrey Estrougo s'est vue proposer plusieurs projets de suites ou de remakes de son premier long métrage. Projets qu'elle refusa, consternée par leur manque d'originalité. Poussée par son agent, elle a alors rencontré les producteurs Olivier Delbosc et Marc Missonnier, qui lui ont ainsi parlé d'une ébauche de comédie musicale. Au départ réticente, Audrey Estrougo s'est finalement lancée dans l'aventure. "Ce n’est pas vraiment mon univers et a priori, je ne m’y serais jamais aventurée de moi-même, mais l’idée de découvrir autre chose et d’y amener ce qui compte vraiment pour moi m’a tentée", raconte la réalisatrice.

    Fond et forme

    En réalisant Toi, moi, les autres, Audrey Estrougo s'est fixé comme objectif principal de dépasser le moule qui était celui de la comédie musicale, tout en respectant ce dernier. En utilisant les codes du genre, elle a ainsi apporté sa touche personnelle au projet en abordant des thèmes précis. "Nous étions tous d’accord sur le fait que c’était une comédie musicale assumée. Il existait déjà une histoire du type Roméo et Juliette mais je souhaitais pouvoir y apporter du fond, des choses qui me sont chères, comme le thème des sans-papiers", explique-t-elle.

    Le choix des chansons

    Au moment de choisir les chansons du film, Audrey Estrougo a tout de suite eu l'idée de piocher dans le répertoire musical français, de manière à atteindre plus personnellement les spectateurs en faisant intervenir leur mémoire collective. Chaque chanson du film, mis à part le générique de fin, fait donc partie du patrimoine français. La réalisatrice a ainsi passé des heures à la médiathèque et à écouter Radio Nostalgie pour faire son choix. Essuyant quelques refus quant aux droits d'utilisation, Audrey Estrougo a fini par constituer une palette de 10 chansons très variées et de styles complètement différents, prises dans les répertoires d'artistes allant de Joe Dassin à Mathieu Chédid en passant par Téléphone.

    Une rencontre humaine

    Après avoir pensé à plusieurs actrices pour le rôle principal, la réalisatrice a eu un coup de coeur pour Leïla Bekhti en regardant une interview de cette dernière. Sans passer par son agent, Audrey Estrougo a ainsi contacté personnellement l'actrice: "(...) Nous nous sommes rencontrées dans un parc et nous sommes restées à discuter jusqu’à ce que la nuit tombe et que l’on se fasse virer ! Entre nous, il y a eu un coup de coeur humain et j’ai eu envie d’écrire pour elle. À partir de ce moment, tout a été facile pour moi et le film a commencé à exister", raconte la réalisatrice.

    Le défi de Leïla

    Immédiatement séduite par les thèmes du film et par le projet en général, Leïla Bekhti a cependant exprimé quelques doutes en découvrant le scénario. En effet, n'ayant jamais vraiment chanté ni dansé, elle a tout d'abord hésité à tenter l'expérience. "C’est la sincérité d’Audrey, son appui et celui de l’équipe qui m’ont donné le courage. (...) J’étais tellement peu sûre de moi que j’ai eu peur de regarder les rushes. La seule chose dont je suis certaine, c’est d’avoir été sincère, d’y être allée de tout mon coeur, sans tricher, en étant moi-même," se souvient la jeune actrice, qui a longtemps pensé faire appel à une doubleuse pour les parties chantées. Mais encouragée par la coach de chant Géraldine Ros, Leïla a finalement franchi le pas : "Géraldine m’a (...) appris que je ne devais pas essayer de chanter mais simplement de parler à quelqu’un en interprétant sincèrement. Et j’ai commencé à ressentir ce que je chantais."

    Musicien avant tout

    Finaliste de l'émission de télé-crochet "Nouvelle Star" en 2008, Benjamin Siksou, qui a depuis fait ses premiers pas au cinéma, se considère musicien avant tout. Dans Toi, moi, les autres, il signe son premier rôle principal en interprétant le personnage de Gabriel."Chanter et être musicien me viennent bien plus naturellement que jouer la comédie. Je me fais violence pour être acteur mais cela me permet aussi d’avancer. Je m’ouvre plus, je découvre des choses de moi et des autres qui résonnent jusque dans mon travail musical", explique le jeune acteur.

    Reconciliation

    Audrey Estrougo et Cécile Cassel avaient déjà eu l'occasion de se rencontrer avant le tournage. Leur premier contact, à l'époque de Regarde moi (2007), s'était d'ailleurs plutôt mal déroulé et s'était soldé par un désaccord marqué au sujet du scénario du film. Ce n'est que quelques années plus tard, pour Toi, moi, les autres, que les deux femmes se sont à nouveau retrouvées face à face et sont finalement tombées d'accord après une longue explication. "Son énergie m’a donné l’envie d’évoluer avec elle à mes côtés", raconte la réalisatrice. "Entre nous, c’est une très belle histoire d’échanges. Un peu comme dans l’histoire que nous allions tourner, il est question de préjugés surmontés."

    Une mère dans l'âme

    Marie-Sohna Condé interprète le rôle de Tina, une mère clandestine, enfermée et brutalement séparée de sa fille. Étant elle-même maman dans la vie, l'actrice n'a pas eu de mal à incarner son personnage, notamment pour tourner la scène de la prison, dans laquelle elle interprète la célèbre chanson du groupe Téléphone, "Un autre monde". "Si je n’avais pas été mère, peut-être cette scène m’aurait-elle moins impressionnée. Sur le plateau, l’émotion était palpable, avec beaucoup d’écoute et de bienveillance. Cheïna Correa Lafaure, qui joue ma fille dans le film, est une enfant extraordinaire. Elle est tout de suite dans le jeu, dans l’émotion", se souvient l'actrice.

    Audrey Estrougo vue par les comédiens

    A la fois professionnelle et très proche de ses comédiens, Audrey Estrougo a su créer avec ces derniers de véritables liens d'amitié, tout en les encourageant dans leur jeu d'acteurs. "(...) elle aime vraiment ses comédiens. Elle cherche avec eux, les incite à explorer. Audrey est à l’écoute et quand on voit tout ce qu’elle projette sur nous, on a envie de s’investir d’autant plus", partage Leïla Bekhti, soutenue par Benjamin Siksou : "Audrey écoute, discute, s’adapte. C’est un vrai travail de collaboration où tout le monde peut s’exprimer."

    Préparation

    Le tournage de Toi, moi, les autres a nécessité pour toute l'équipe du film une préparation longue et intensive. En effet, outre le fastidieux choix des chansons, la réalisatrice a dû travailler en amont avec les musiciens pour les arrangements musicaux et avec les chorégraphes pour l'élaboration des scènes de danse. En parallèle, un long travail de répétitions avec les acteurs a été effectué pour préparer ces derniers, qui n'avaient pour certains que peu d'expérience en matière de danse, de chant, ou même de comédie.

    Atelier improvisation

    De façon à faire naître le personnage en chacun de ses acteurs, Audrey Estrougo a utilisé une méthode qu'elle avait déjà expérimentée avant de tourner Regarde moi : "On fait des improvisations autour du scénario, mais jamais sur le scénario lui-même pour lequel on fait uniquement deux lectures avant de tourner. On préserve la spontanéité. On travaille ainsi indirectement les rapports entre les personnages pour écrire leur histoire à travers les temps forts de leur vie qui ne sont pas dans le scénario." Leïla Bekhti a ainsi répété son rôle avec tous ses proches, mais jamais avec Benjamin Siksou, ce qui lui a permis de se préparer tout en conservant pour le tournage la spontanéité de la première prise. "C’est un atelier où l’on aborde parfois des choses très dures, où on pousse à fond là où ça fait mal ! Et quand les acteurs arrivent sur le plateau, ils sont dans leur personnage, hyper disponibles," explique la réalisatrice.

    Décors

    Le tournage, qui a duré neuf semaines, s'est déroulé en grande partie en extérieur. La rue dans laquelle se trouve le salon de coiffure, et qui est l'un des lieux les plus importants du film, a cependant été construite en studio. Le chef décorateur Bertrand Seitz s'est ainsi employé à créer le cadre le plus réaliste possible, tout en prenant en compte les contraintes spatiales que représentaient les chorégraphies.

    La bonne étoile

    Audrey Estrougo évoque le tournage de la chanson "La bonne étoile", qui reste pour elle l'un des moments forts de cette aventure musicale : "Après une première nuit où tout le monde se cachait derrière ses pudeurs et ses doutes, j’ai tout interrompu. Le lendemain, nous n’avions plus le choix. J’étais seule avec Leïla, Benjamin et le steadicamer. Le reste de l’équipe était à l’étage du dessous. Il faisait hyper froid et nous avons tourné de dix-huit heures à trois heures du matin. Magique, vraiment."

    Coup de boule

    En répétant la bagarre entre Gabriel et Angelo, l'acteur Renaud Astegiani a mis sans le vouloir un véritable "coup de boule" à Benjamin Siksou.

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