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soniadidierkmurgia
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4,5
Publiée le 6 février 2015
Si «Le vieux fusil » est le film emblématique de la carrière de Robert Enrico par son sujet (le massacre d’Oradour-sur-Glane) et par l’osmose de jeu entre Philippe Noiret et Romy Schneider, « Pile ou face » constitue peut-être avec « Les grandes gueules » son film le plus abouti. Ce n’était pourtant qu’une commande de Georges Cravenne qui s’était entiché un an plus tôt du roman d’Alfred Harris « Suivez le bœuf ». Un flic un peu désespéré, revenu de tout (Philippe Noiret) va s’acharner à prouver la culpabilité d’un pauvre bougre (Michel Serrault) dont la femme mégère patentée est passée par la fenêtre du HLM de la triste banlieue bordelaise où ils résident. Se met rapidement en place une relation des plus baroques entre les deux hommes alternant amitié de fortune et jeu pervers du chat et de la souris. Le tout ponctué par les dialogues savoureux et pour une fois assez sobres de Michel Audiard constitue un mélange fascinant et inquiétant, la question qui taraude étant de distinguer ce qui relève du jeu ou découle des pulsions sadiques d’un flic visiblement en proie à des tourments affectifs irrésolus. Michel Serrault en pleine période « La Cage aux folles » aborde un univers qu’il retrouvera avec bonheur à plusieurs reprises de manière très rapprochée (« Garde à vue » de Claude Miller en 1981, « Les fantômes du chapelier » de Claude Chabrol en 1982, « Mortelle randonnée » de Claude Miller en 1982 et « On ne meurt que deux fois » de Jacques Deray en 1985) donnant à voir une facette plus trouble de son jeu qui lui vaudra la reconnaissance totale de la critique jusqu'à la fin de sa carrière. Idem pour Philippe Noiret qui enchaînera avec « Coup de torchon » de Bertrand Tavernier, « l’Etoile du Nord » et "L'ami de Vincent" de Pierre Granier-Deferre (1982). Le film passé un peu inaperçu à l'époque servira donc de tremplin aux deux prodigieux acteurs pour faire éclore la face plus noire et plus ambigüe de leur talent. A coup sûr cette collaboration mise en musique par Michel Audiard et accouchée par Enrico aura été décisive. "Pile ou face" est un mélange subtil d'humour noir et de suspense alangui qui ravira les spectateurs fervents d'affrontements psychologiques, servis par des acteurs à leur meilleur y compris des seconds rôles très bien brossés comme au bon vieux temps des Carné, Duvivier, Becker, Decoin ou Clouzot. Dommage que le film n'ait pas aujourd'hui le statut qu'il mérite.
La filmographie de Robert Enrico,trop méconnue,regorge de pépites de polars étranges et nonchalants. "Pile ou Face"(1980) s'écarte assez vite de ce qui ne pourrait être qu'une affaire de plus entre un commissaire harceleur et son suspect présumé. Si le jeu du chat et de la souris est bien au centre des débats,il s'enrichit sur le message définitif,comme quoi chacun doit jouer son rôle dans la société,même si ses convictions vont à l'inverse. Les deux hommes sont les premiers surpris de devenir amis(on comprendra pourquoi lors d'un final impeccable),mais doivent rester sur leurs gardes en permanence. Le film est acide et amoral,aidé en cela par les dialogues une nouvelle fois claquants de Michel Audiard. La ville de Bordeaux,grisonnante et faussement paisible est même en valeur avec le rôle crucial de la Garonne. L'affrontement feutré entre un Philippe Noiret dépressif et opiniâtre et un Michel Serrault roublard et avenant donne lieu à de belles étincelles,arbitrées par Dorothée,la future reine de la jeunesse cathodique.
Philippe Noiret et Michel Serrault, voilà les principaux atouts de ce polar à l'humour et aux situations décalées. En effet la confrontation entre ces deux monstres sacrés du cinéma offre un immense plaisir!
Forcément, le duo Philippe Noiret - Michel Serrault est bien rodé et offre quelques vrais bons moments, à défaut d'être réellement surprenant. Pour le reste, plutôt décontracté au niveau de l'intrigue, « Pile et Face » se permet néanmoins de brocarder assez brutalement la police comme la justice, à l'image de seconds rôles mesquins et plutôt bien interprétés (André Falcon et Jean Desailly en tête). Et sans faire d'étincelles, la réalisation de Robert Enrico est honnête, les dialogues de Michel Audiard souvent savoureux et on passe en définitive un assez bon moment devant ce polar insolite : c'est déjà pas mal.
Un face à face pile pour passer un moment avec deux sacrés acteurs. Et avec la présence de Dorothée (on a tendance à oublier). Noiret harcèle Serrault (ayant un rêve), qui pense fortement coupable d'avoir pousser sa femme à travers la fenêtre. Mais le personnage de Noiret ne manque pas lui aussi d'un mystère qu'il cache au fond de lui. Deux superbes prestations sous des dialogues d'Audiard.
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3,5
Publiée le 14 juillet 2013
Dialogues de Michel Audiard : « La justice c'est comme la Sainte-Vierge, si on ne la voit pas de temps en temps le doute s'installe »...Fascinant jeu du chat et de la souris entre un inspecteur "pot de colle " (Philippe Noiret) et un suspect (Michel Serrault) qui ètablissent des relations de plus en plus ètranges au fil que le film avance. "Pile ou face" intrigue par sa montèe en puissance, son atmosphère incertaine et son dènouement inattendu dans une ville de Bordeaux grise, pluvieuse et passionnante, où le pont d’Aquitaine veille au grain! D'après l'excellent roman "Suivez le veuf" d'Alfred Harris, Robert Enrico fait preuve d'audace en s'intèressant avant tout aux deux personnages principaux auquel la camèra du cinèaste donne une certaine nonchalance à leurs rapports! Pour son troisième essai en tant que comèdienne, Dorothèe se montre à la hauteur car ce n'est pas chose facile que de jouer face à deux monstres sacrès du cinèma français (Noiret et Serrault sont èpatants). Dans les seconds plans, Pierre Arditi et Bernard Le Coq sont ècrasès par les premiers rôles! Ceci-dit, on reconnaîtra le joli minois de Gaëlle Legrand que tout le monde connait mais que tout le monde a oubliè aujourd'hui, une beautè sage et naturelle des 80’s que l’on prend toujours plaisir à voir à l’ècran via la très belle scène vitrèe à l’aèroport...
Film très moyen car chiant, mais dont la fin assez originale laisse une bonne impression. Le duo Noiret-Serrault fonctionne pas mal. C'est drôle de voir Dorothée avant qu'elle ne débute son émission-poubelle pour la jeunesse.
Dans un registre similaire à mortelle randonnée ou encore on ne meurt que deux fois , ce pile ou face oppose deux monstres sacrés dans un mano à mano intéressant et captivant, et ce jusqu'au dénouement assez surprenant.
Signé Robert Enrico, un polar divertissant qui se distingue plus pour les dialogues savoureux d'Audiard et la confrontation Noiret/Serrault que pour son intrigue sommaire et sa réalisation très classique.
Qu'il est bon de trouver dans la cinémathèque Française d'excellents petits films policiers assez méconnues. Pile ou face fait partie de cela et Noiret et Serrault sont assez monstrueux pour l'occasion.
Un bon petit policier, avec un petit air de garde à vue chez Serrault (a t-il influencé Miller?), Noiret en inspecteur aigri et fatigué, très bien et Dorothé toute mimi... Le film aurait gagné un peu en tension si l'histoire de drogue en second plan avait été plus présente mais bon.
Un polar de Robert Enrico sur des dialogues de Michel Audiard que j'espérais à quelque chose de bien et ben c'est tout le contraire, je me suis beaucoup ennuyé !! Le début annonçait du bon, une dispute d'un couple dans un HLM ou la femme finit par tomber au sol de l'immeuble, le mari innocenté d'un soit disant meurtre, une blonde vivant en face qui n'a rien vu, un inspecteur de police a des soupçons, questionne son entourage et rentre dans la vie du présumé meurtrier qui en fait au fil de l'histoire pareil chez le policier. Malgré la bonne volonté de jeux des deux interprètes principaux, deux grands acteurs tels que Philippe Noiret et Michel Serrault plus des seconds roles comme Dorothée, Pierre Arditi ou Bernard Le Coq, ce film souffre d'une lenteur dans le déroulement de l'histoire, j'ai plus regarder l'heure de durée sur ma télécommande que ce long métrage passif. Ca manque de punch, un film à éviter.
Les "hommes battus" ça existe, la preuve en est avec le personnage de Michel Serrault, brimé par sa femme et qui lui est vraiment soumis. Seulement le seul jour où il s'emporte et ose lui répondre tout cela se solde par une défenestration de la harpie. Morlaix (Serrault) est donc le suspect tout trouvé. Et puis arrive l'inspecteur Baroni (Noiret) passant outre le fait que l'affaire fut classée, va harceler le veuf Morlaix qui lui ne rêve plus que de Talua... Un film dont le seul intérêt réside dans la présence de Michel Serrault et Philippe Noiret. Pour ce film nous avions droit à un réalisateur connu: Enrico, un scénariste et dialoguiste inimitable: Audiard et deux bons acteurs principaux. Seulement "Pile Ou Face" n'est pas le bon film que l'on pouvait espérer.
J’ai aimé revoir ce film, cette opposition entre deux acteurs singuliers aux caractères bien trempés. Les dialogues parfois très savoureux, profonds même alimentent l’intrigue. Avec le recul, le potentiel assez particulier de Serrault à répondre à un fonctionnaire de police met en évidence son rôle absolu pour « Garde à Vue » de Miller. Une excellente répétition en somme avec des répliques cousues main… Noiret en chien de chasse stratège, Serrault en renard bien rusé, quant à Dorothée, elle passe comme une hirondelle… Agréable à voir ou revoir.
Très plaisant, même si démodé. Le face à face Noiret-Serrault est un vrai bijou, et contrairement à ce que disent certains critiques, j’ai trouvé Dorothée pas mal du tout. Amusant de voir Arditi et Lecoq jeunes avec les cheveux longs, en fonctionnaires de la police ou de la justice. Le dénouement est, quelque part, un peu jubilatoire, mais on ne pourrait sans doute pas se le permettre de nos jours. Une curiosité à voir.