Fright Night est un film de vampire assez agréable, qui ma foi mérite un détour pour les amateurs d’horreur légère. Ici en effet, c’est soft.
Le film bénéficie d’abord d’un casting assez intéressant. Anton Yelchin est un acteur qui colle bien au rôle, et lui donne un relief plus intéressant que ce à quoi il était possible de s’attendre à la base. Il n’est pas qu’un simple et énième ado de film d’horreur, non, il apporte une réelle consistance à son personnage, et il dispose d’un certain charisme. A ses cotés, des acteurs plus confirmés, notamment David Tennant. Il joue juste, et de manière fine un personnage qui aurait vraiment pu être agaçant et pénible. Colin Farrell de son coté est comme trop souvent, un méchant un peu lisse, un peu fade. Il peine un peu à inspirer vraiment le mal, mais enfin, j’ai connu bien pire !
Coté casting féminin, c’est globalement convaincant là encore, avec Toni Collette en meneuse, aux cotés d’Imogen Poots en « jeune qui monte », laquelle fait preuve d’une belle présence à l’écran en dépit d’un rôle très traditionnel.
Le scénario pour sa part tient la route. Il est bien sur inspiré d’un film plus ancien qui avait déjà posé les bases (mais que je n’ai pas encore vu), mais la recette m’a semblé avoir été reprise avec maitrise. L’ensemble se suit avec plaisir car le rythme est là, il y a de belles surprises, des rebondissements nombreux, et un coté assez sérieux pour éviter les lourdeurs qui plombent parfois les comédies horrifiques. Ici il n’y a d’ailleurs pas grand-chose de franchement comique, même si l’on sent un humour noir assez présent et un arrière-fond décontracté. La fin en revanche est franchement timorée, et gâche le plaisir du visionnage.
Sur la forme, avec 30 millions, somme conséquente pour un film d’horreur, il fallait que ce soit perceptible à l’écran. La mise en scène est globalement bien faite. Elle est alerte, elle essaye de se glisser le plus possible au cœur de l’action (avec notamment le passage de la course poursuite en voiture), et s’avère lisible dans les passages dynamiques. Cette efficacité cache néanmoins un certain manque de recherche esthétique et de singularité artistique. La photographie utilise fortement les teintes froides, le bleu notamment. Il n’y a pas une grande originalité de ce coté là, et ce n’est pas vraiment concluant. Les décors sont du même acabit, un peu léger quand même pour un film au budget correct. Alors Fright Night n’est pas un film d’horreur très sanglant. Il y a quelques giclées de sang, mais c’est au final vraiment très soft. Les effets spéciaux quant à eux sont bien réalisés mais comme le reste du film, manque un peu de personnalité (il y a des proximités évidentes avec La Reine des Damnés ou Blade). La bande son en dehors de quelques passages pas mauvais n’offre rien de particulièrement intéressant.
En conclusion, je dirai que Fright Night est caractéristique des films d’horreur à gros budget. Il est assez passe-partout et consensuel, de sorte à toucher un public assez large. Mais au final, il manque de personnalité, et cela lui à sans doute nuit, et ne lui assurera pas une grande postérité dans le genre. Je pense même qu’il est appelé à vieillir assez vite, surtout que son histoire n’est pas originale étant donné le film de 1985. Malgré cela il a des qualités certaines, s’avérant dynamique et assez élégant, et s’appuyant sur des acteurs à la hauteur. Il mérite sans doute un petit détour, plus cela reste à voir.