Plus personne ne peut ignorer le succès mondial de la saga vampirique Twilight. Un succès discutable, certes, mais indéniable. Une fois n'est pas coutume, la machine hollywoodienne exploite le filon au maximum, parfois (souvent) au détriment de la qualité. Et quand Dreamworks se lance dans le remake de « Vampire, vous avez dit vampire ? », il est normal de s'attendre à … bien peu de chose. C'est dans cet état d'esprit que l'auteur de ces lignes s'est vu entrer dans la salle. Et en ressortir deux heures plus tard.
Charley, ex-geek reconverti en ado branché du lycée, avec petite amie et basket mode, se retrouve avec un Colin Farell, trop blême pour être humain, comme voisin. C'en suit des disparitions multiples, des bains de sang, des crucifix… Et de l'humour. Un humour qui tombe à point nommé et évite au film de voir son spectateur sombrer dans un ennui profond. Si le rythme est soutenu, le film peine à capter notre attention : une histoire vue et revue qui ne sort jamais des sentiers battus. On s'attendait à du fun un peu borderline. Raté.
Mais la longue attente que quelque chose se passe est finalement récompensée, au détour d'une course poursuite burnée, tournée en plan-séquence, qui n'a pas grand chose à envier à « La Guerre des Mondes » de l'ami Spielberg. Une scène qui donne le ton à la deuxième partie du film, qui réussi enfin à nous divertir. Ça et l'arrivée de David Tennant, hilarant en Peter Vincent, le chasseur de vampire. Le pauvre Colin fait bien pâle figure à côté (je sais, elle était facile).
Une disparité dans les rôles qui met d'ailleurs en exergue le principal défaut du métrage : sa négligence. Jamais le film ne va au bout de ses ambitions. Des protagonistes sympas côtoient des personnages pas toujours bien écrits, à l'instar deColin Farell, bien loin des rues de Bruges, Toni Colette, transparente, ou Christopher Mintz, agaçant. Un ton léger et dévergondé pas vraiment assumé, et auquel il manque le fun coloré à l'hémoglobine d'un « Destination Finale ». Une réalisation assez originale desservie par des effets ratés, enchainant les jaillissements relief, désagréables pour une lecture en 2D du film.
Finalement, on ressort avec une impression mitigée. Malgré une deuxième partie divertissante, et un humour bien dosé, ce succédané n'invente rien, réinvente encore moins et le tout traine en longueur. Si certains talents s'éveillent, d'autres s'enlisent dans ce remake pas complètement raté, mais vite oublié.