Allez, encore un petit Seagal pour la route, avec ce Vol d’enfer, qui change un soupçon du registre habituel de l’acteur même si on reste dans de l’action.
Le casting de ce film est déjà un poil plus diversifié. Le métrage n’est pas monocentré sur Seagal, qui honnêtement ne se force pas du tout ici. Il n’essaye même pas d’être crédible en tirant au AK 47 (il le tient comme un colt du far west !). Du coup se sont les autres acteurs qui tentent de compenser, et se débrouillent plus ou moins bien pour rendre crédibles des personnages nullissimes ! L’acolyte de Seagal est un gros benêt qui passe son temps à se faire capturer et à tirer à côtés (pour un soldat d’élite on repassera), il y a une femme, intermédiaire de Seagal que ce dernier semble connaitre mais dont on ignore finalement totalement qui elle est et comment elle arrive à passer inaperçu dans un village tenu par des terroristes. On a aussi droit au collègue arabe qui même s’il est sympa est aussi un kamikaze, et je ne parle même pas des méchants !
Le scénario est assez incohérent, mais enfin il n’est pas dépourvu d’atouts. Il a pour lui un rythme très convenable, et une certaine originalité par rapport aux autres films de Seagal. Il a un peu plus d’ambition, cela se sent. Après le traitement reste très téléfilmique, il y a beaucoup d’incohérences, des morceaux mêmes franchement ridicules (les deux généraux qui négocie le bombardement de toutes une région à coup de bouteilles de whisky !). En clair les bonnes intentions affichées ne sont pas réellement suivit dans les faits, avec un résultat qui laisse dubitatif, même si les amateurs ne seront pas complétement déçus.
Visuellement Keusch est un très mauvais réalisateur, et il ne sait pas diriger Seagal. Les combats sont ainsi particulièrement infâmes et illisibles, d’une grande médiocrité. Les scènes aériennes ne valent pas tripettes malgré des effets spéciaux pas mauvais, et il est même incapable de rendre réellement excitante la scène lesbienne du film. Et oui car il y a une scène lesbienne, et assez poussée quand même ! Oh, on voit des seins, des filles qui se caressent et s’embrassent goulument mais pas plus. C’est tellement racoleur et ça arrive de façon tellement improbable qu’il est impossible de ne pas rire, et heureusement que les deux actrices sont bien mignonnes quand même parce que Keusch s’y prend comme un manche avec ce passage qui avait de quoi être chaud bouillant. Niveau décors ce sera dur de se croire en Afghanistan, c’est clair. Ça sent la Bulgarie à plein nez, et la photographie a quelque chose d’artificiel et de grisâtre très déplaisant. Ça ne fait qu’accentuer cruellement le sentiment d’être en Bulgarie. Je ne suis pas un grand partisan des films brulés par un soleil artificiel écrasant mais là un petit effort dans ce sens aurait rendu les choses plus crédibles. Sinon comme je l’ai dit les effets spéciaux tiennent la route. Heureusement. La musique n’a rien de mémorable.
Finalement Vol d’enfer n’est pas mauvais. Ce serait être injuste. Il a de gros défauts, le principal étant surement la réalisation de Keusch, qui fait n’importe quoi avec sa caméra (j’ai adoré le passage du kamikaze à moto totalement foiré), mais il est assez rythmé, roublard (la scène lesbienne, même The Asylum ne nous l’a pas encore balancé pour attirer le chaland), et finalement bien sympa surtout pris au second degré. Il y a parfois des films avec Seagal franchement mauvais, mais ce Vol d’Enfer mérite la moyenne, car finalement sans faire des étincelles il assure le minimum syndical pour un DTV d’action des plus basiques.