Le procès imaginaire d'un criminel de guerre nazi (ayant en tout cas tous les caractères de cette catégorie, même si le personnage est plus indéterminé, transposé et fictionnel). Un film anti-spectaculaire, déconstruit (avec par exemple une non synchronisation des personnages parlant avec leurs propos lus) un peu à la manière de Godard (qui a d'ailleurs aidé à la réalisation), mais en plus sobre et glacé, comme le sujet l'exige. C'est dans son style une bonne illustration de la formule d'Arendt sur la banalité du mal, c'est peut-être aussi le meilleur argument contre Lanzmann, quand il affirme l'impossibilité de la représentation fictionnelle de la Shoah.